La loi du 15 avril a instauré un « service public de la performance énergétique » et l’extension des tarifs sociaux. Mais le public cible risque de ne pas s’emparer de ces dispositifs.
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Alors que l’hiver est enfin terminé, Stéphane Joly, vice-président du centre communal d’action sociale (CCAS) de Reims (184 000 hab., Marne), s’attend à « un afflux de personnes dans l’impossibilité de payer les rappels de charges réclamés en avril et mai ».
En l’absence de chiffres actualisés (1), on peut seulement estimer le nombre de Français en situation de précarité énergétique, c’est-à-dire consacrant au moins 10 % de leurs revenus à leur facture d’énergie (chauffage essentiellement) : environ 4 millions de foyers ou 8 millions de personnes. Mais les voyants sont au rouge.
Ainsi, selon une étude de l’Union ...
Précarité énergétique, est-ce vraiment consacrer au moins 10 % de son revenu à la facture d’énergie ? Je suis à l’ASS et, pour ne pas sombrer financièrement, je réduis drastiquement les dépenses. Cela s’applique à l’énergie, à mon chauffage électrique l’hiver. Il m’arrive d’être en dessous de ces 10 % et pourtant, vivre avec 8 °C chez soi, n’est-ce pas de la précarité énergétique ?
En somme, il faudrait que j’améliore mon confort en dépensant plus pour être reconnu comme précaire, quitte à me retrouver en litige avec mon fournisseur ! Il y a là une part d’absurdité… Quant au CCAS, tous ne pratiquent pas un appui, voire une prise en charge financière, à l’instar de celui de ma commune (- de 3500 hab.). Vers qui dois-je alors me tourner ? D’abord, si je touchais le RSA, j’aurais droit au premier tarif de EDF ; il y devrait donc y avoir déjà un souci de ne pas créer une discrimination sur cet aspect. Dans cette jungle, je ne vois donc pas d’autre solution que de mal vivre.
Quant à avoir des projets d’amélioration de l’habitat en matière énergétique, c’est un leurre. J’avais effectivement une volonté d’être un éco-citoyen en effectuant de lourds travaux pour tendre vers le HQE, le BBC. Mais de me retrouver au chômage a déjà été un coup d’arrêt, ne sachant pas ce que l’avenir me réservait. Et j’ai bien eu raison avec aujourd’hui trois ans de chômage (je suis en particulier senior) et l’ASS pour seul revenu. Dans ces conditions, le « 20 % » reste insupportable.