A l’appel du collectif « Dole-Tavaux, l’aéroport de trop », qui réunit des citoyens issus d’associations locales et de formations politiques comme le NPA, EELV, Serre Vivante ou France Nature Environnement Franche-Comté, un rassemblement d’opposants au développement de l’équipement jurassien est prévu samedi 27 avril à l’entrée de l’aéroport.
Le collectif « Jura Notre-Dame-des-Landes, sauvons l’avenir, sauvons nos terres » se joindra également à la manifestation.
« Du pain et des jeux » – Les opposants dénoncent la politique menée par le conseil général depuis un an pour relancer ce petit aéroport avec l’ouverture de liaisons régulières low cost vers Porto, Londres, Marrakech, Nice, la Corse et Tunis, son « absence de rentabilité économique », son « impact social et environnemental » et plus largement « les méfaits du transport aérien ».
« De la part d’une équipe politique de gauche, est-ce vraiment l’urgence de proposer du pain et des jeux ? C’est du populisme », estime Pascal Blain, pour le collectif « Dole-Tavaux, l’aéroport de trop », qui déplore le financement public de ce développement et notamment la subvention de 370.000 euros votée fin 2012 par le conseil général pour expérimenter une liaison quotidienne vers Paris-Orly. « Ce loisir-là est au-dessus de nos moyens. Les euros mis dans cet équipement ne sont pas mis ailleurs, dans les services à la personne ou l’école… Il s’agit d’une opération d’affichage et de prestige. »
« Tous de mauvaise foi » – Au conseil général du Jura, à Lons-le-Saunier, le président Christophe Perny (PS), n’est pas ébranlé par cette fronde. « J’ai autorisé la manifestation, je suis un républicain. Des opposants, il y en a toujours eu. Mais aucun argument avancé n’est recevable. La plupart sont des mensonges, d’autres sont faux et ils sont tous de mauvaise foi ».
Les opposants discutent notamment les chiffres de la fréquentation (35 000 entre mars et décembre 2012, contre 3 200 en 2011) ; l’élu répond que ce beau décollage et cette affluence de passagers est la meilleure illustration de la pertinence du choix politique fait sur l’équipement.
Sur la participation financière des collectivités (600 000 euros par an), que fustigent les opposants, l’élu rétorque que l’aéroport sert le développement économique local et qu’il est normal qu’il soit financé par la puissance publique, au même titre que les TER.
« J’ai même bon espoir d’élargir le cercle : le conseil général de Haute-Saône va participer au financement, le Grand Besançon nous suit, le Grand Dole va augmenter sa contribution, et nous sommes encore en discussion avec le conseil régional. »
Des complémentarités avec Dijon ? – Très critiquée en raison, notamment, de la concurrence qu’elle pourrait faire au TGV Lyria, dont l’une des lignes pourrait disparaître, l’expérimentation d’une liaison quotidienne Dole – Paris a été repoussée « pour des raisons techniques », mais Christophe Perny tient à la mener.
« Je reste mobilisé sur le combat ferroviaire, mais je pense qu’il faut se battre sur plusieurs fronts. Ce n’est pas un oukase de ma part, j’entends ce qu’on me dit, j’en parle, mais c’est peut-être une opportunité pour les voyages d’affaires. »
Enfin, l’élu jurassien reste ouvert à des complémentarités avec l’aéroport de Dijon-Bourgogne, à quarante kilomètres de celui de Dole-Jura, et qui est à la recherche d’un délégataire. « J’ai écrit à François Patriat [président de la région Bourgogne, ndlr] pour lui dire que j’étais disponible pour voir s’il y avait des complémentarités possibles. »
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