Cette année le conseil général a renouvelé pour 7 ans ses marchés de transports scolaires concentrés en 103 lots (contre 250 auparavant) soit 23 millions d’euros par an. Il a aussi renouvelé pour 8 ans 22 DSP de lignes interurbaines (14 millions d’euros). Avec au total 10,5 millions de kilomètres. « Le conseil général est le premier client de la profession.
Pour la très grande majorité des entreprises il représente plus de la moitié de leur chiffre d’affaires» explique Patrick Leleu, président de l’Union départementale des transports de voyageurs qui représente une trentaine d’entreprises avec un millier d’autocars et 1800 emplois. « Avec le Nord, nous sommes un des départements où il y a le plus d’autocariste », souligne Léon Lebas, directeur général de Lebas-Laridant (Arras) :« Nos parents et nos grands parents commençaient à 4 heures du matin pour les mines et à 6 heures ils prenaient les filles qui allaient travailler dans le textile à Roubaix ».
63 lots pour les PME – Pour maintenir ce tissu local, le conseil général avait, parmi ses 103 lots scolaires, réservé 63 pour ceux de six circuits ou moins.
Autre particularité : alors qu’ailleurs il n’y a souvent qu’un grand acteur par département, les deux poids lourds des services aux collectivités locales sont présent : Kéolis à travers Westeel (à Sallaumines) et Véolia à travers les Autocars Artésiens (à Béthune).
Le cru 2013 a été marqué par une concurrence exacerbée avec des différences de prix allant jusqu’à 30 ou 40%. Et à l’arrivée on constate un double phénomène. Kéolis a repris l’avantage face à Véolia et tandis que certaines PME en évinçaient d’autres entrainant, du fait de l’ampleur de ces chassés croisés, un risque de licenciement pour une centaine de personnes et des menaces pour les entreprises les plus fragiles.
Accompagner la transférabilité – Le conseil général a donc organisé le 9 avril une première réunion avec les entreprises et les représentants syndicaux pour éviter que trop de conducteurs des entreprises perdantes ne restent sur le carreau. « Nous allons, avec l’Union départementale des transports de voyageurs accompagner la transférabilité du personnel en demandant aux entreprises gagnantes d’aller au-delà de ce que demande la convention collective et leur demandant aussi d’envisager de la sous-traitance, quand c’est possible, dans la limite de 20% explique », Christian Deruy , directeur général adjoint, en charge des infrastructures, de la mobilité et du patrimoine.
Les règles nationales prévoient cette transférabilité : un conducteur travaillant au moins à 65% sur une ligne est repris obligatoirement par le nouveau délégataire. Mais sur le terrain tous les conducteurs ne sont pas affectés à 65% sur un trajet. D’où l’intérêt de cette démarche d’accompagnement.
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