Le juge des référés administratifs, saisi par la ville de Lille, enjoint les 160 à 180 Roms installés depuis juin 2009 Plaine Winston-Churchill, de quitter d’eux-mêmes ce terrain, avant le 30 avril, selon une ordonnance rendue jeudi, dont l’AFP a obtenu copie.
Si les familles n’ont pas quitté le terrain, l’expulsion pourra être exécutée si besoin avec le concours de la force publique, à partir du 1er mai et jusqu’au 30 juin.
La ville de Lille ayant assuré mercredi lors d’une audience en référé qu’elle ne mettrait pas à exécution l’ordonnance d’expulsion avant qu’une solution de relogement ne soit trouvée par la préfecture du Nord, la décision rendue par le juge des référés est limitée dans le temps et sera caduque le 1er juillet, est-il précisé dans l’ordonnance.
« Concrètement, la municipalité dispose d’un délai de quatre mois à partir de maintenant pour trouver une solution de relogement, au-delà duquel elle devra recommencer toute la procédure », a expliqué Me Norbert Clément, l’avocat du collectif Solidarité Roms.
La mairie avait insisté mercredi par la voix de son avocate sur le « danger immédiat » pour les Roms installés depuis juin 2011 dans des cabanes, sans eau courante ni toilettes, avec un seul groupe électrogène.
Me Myriam Traverse avait rappelé que neuf cabanes avaient brûlé en janvier et que le terrain avait été inondé en décembre 2012. Elle avait également évoqué les risques d’accidents liés à la proximité d’une voie rapide.
Environ 2.600 Roms sont installés dans une quarantaine de campements dans la région lilloise. La maire de Lille et présidente de Lille Métropole, Martine Aubry, réclame depuis des mois que l’Etat assure une meilleure répartition à l’échelle nationale des communautés roms pour alléger le fardeau de l’agglomération et prenne en même temps des mesures qui permettent leur hébergement dans des conditions décentes.
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