Accusant François Hollande de revenir sur ses promesses en matière de décentralisation, une dizaine d’organisations bretonnes ont lancé jeudi une « plateforme » qui réclame un statut particulier pour la région.
Intitulée « Libérons les énergies en Bretagne », la plateforme en quatre points réclame un statut particulier qui donnerait à la Bretagne de nouvelles compétences. Elle exige que la France ratifie la charte européenne des langues minoritaires, crée une télévision publique bilingue, et que les quatre départements bretons actuels soient réunifiés à la Loire-Atlantique pour ne plus former qu’une collectivité unique.
« Ces revendications sont liées au renoncement du gouvernement actuel sur des engagements pris en grande partie pendant la campagne du président François Hollande », a déclaré lors d’une conférence de presse à Rennes l’un des signataires de la plateforme, Robert Pédron, de l’Union démocratique bretonne, parti allié au PS au Conseil régional.
Les signataires protestent contre le renoncement du gouvernement à procéder à une modification de la Constitution qui aurait permis à la France de ratifier la charte des langues régionales. Ils reprochent aussi au gouvernement d’avoir annoncé mardi le report du texte sur la décentralisation ainsi que son « saucissonnage » en trois projets de loi.
« Si nous avions fait le pari de participer au gouvernement, c’était aussi dans l’espoir de voir cette grande réforme sur la décentralisation, qui évidemment nous a profondément déçus », a observé Michèle Le Tallec, cosecrétaire d’EELV-Bretagne.
Les organisations signataires (partis, syndicats, associations culturelles) espèrent voir leur plateforme reprise par toutes les forces vives de la région, à l’exception de l’extrême droite.
Christian Troadec, du Mouvement Bretagne et progrès, a salué dans la plateforme « un acte majeur » de la part de « sensibilités » différentes. « A notre connaissance, c’est la première fois qu’elles se réunissent ainsi », a-t-il souligné.
Yves Pelle, président du Parti breton, a tenu à faire le rapprochement entre cette initiative et la situation politique à Paris, à la suite de la démission du ministre du Budget Jérôme Cahuzac.
« On est en face d’une démocratie française aux abois qui ne fonctionne plus », a-t-il relevé. « L’extrême droite peut menacer demain tous les territoires et la Bretagne ne fait pas exception ».
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