Quel avenir pour les centres de gestion ? Une question que l’on entend parfois chez des personnes peu concernées et en mal de nouvelles idées. Les collectivités affiliées, adhérentes ou conventionnées et les centres de gestion de la FPT y répondent depuis soixante ans. Et si ces derniers offrent toujours plus de services à toujours plus de collectivités, ce n’est pas un hasard.
On entend dire que les plus grosses collectivités se passeront des centres de gestion et que la majorité des effectifs territoriaux seront dans les collectivités non affiliées. Or nous sommes beaucoup à être attachés à une certaine vision de la FPT, statutaire, décentralisée et homogène.
Faire sortir du champ de compétence des centres de gestion la majorité de la population territoriale revient à prendre le risque d’une fonction publique à deux vitesses avec, pour les plus grosses collectivités, des règles spécifiques ou une forte contractualisation.
Quelles garanties, quelle régulation pourrait-on imposer aux plus grosses collectivités ? La logique de décentralisation supposerait que la majorité des effectifs territoriaux reste dans des collectivités affiliées et le relèvement du seuil d’affiliation ou un système d’adhésion obligatoire minimal semble indispensable.
Les intercos, un risque ? – D’autres craignent que les intercommunalités gagnent sur les missions optionnelles des centres de gestion. Refuser qu’elles créent des services communs ou qu’elles fassent mieux en termes de mutualisation n’est pas défendable. Aux centres de gestion d’offrir un service de qualité !
Point d’inquiétude pour autant : nous avons soixante ans d’expertise derrière nous. Nous maîtrisons la réglementation, nous avons l’expérience et une capacité de mutualisation inégalée, la neutralité politique… Et les intercommunalités auront bien d’autres choses à faire que de réinventer l’eau chaude ! Enfin, on a mis en doute la capacité des centres de gestion à mutualiser. On avait de même prédit une catastrophe pour les concours transférés. Où sont les concours annulés ? Où sont les dérapages financiers ?
La France n’est pas un pays où l’on casse les choses qui marchent et qui s’adaptent. Alors, quel avenir pour les centres de gestion ? A cette question étrange, je ne peux répondre que par une autre : faut-il vraiment s’inquiéter ?
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