Les acteurs publics ont partiellement intégré la nécessité de maîtrise des dépenses, mais des actions nouvelles sont générées quotidiennement, sans évaluation « ex-post » des anciennes, ni « ex-ante » des effets qu’elles auront.
Si l’évolution positive est entamée, deux séries d’éléments y font obstacle. D’abord, les acteurs périphériques des institutions élues – établissements publics, associations satellites ou œuvrant pour le service public… – restent centrés sur leurs missions et ont développé, de façon darwinienne, les méthodes d’obtention des financements publics.
Ils n’ont pas initié d’efforts pour diminuer leurs dépenses ou viser à l’efficience. Mieux, ils échappent au débat sur la maîtrise, car leur poids réel sur les dépenses publiques est sous-estimé.
Les textes qui s’imposent aux collectivités constituent le second obstacle : les normes au sens strict, les dispositions d’une politique publique, les conventions collectives, les profils des postes de direction des acteurs périphériques, les procédures complexifiant les contrôles, etc.
Deux techniques, l’analyse coût-avantage et la traçabilité, permettraient de limiter l’impact de « sur-dépenses ». La maîtrise des dépenses s’entend globalement : les actions et les dépenses vivent, l’analyse coût-avantage permet d’accepter le principe d’une dépense nouvelle si elle économise une dépense supérieure et que l’objectif reste aussi bien ou mieux atteint.
Une analyse coût-avantage systématique nécessiterait celle des circuits et des mécanismes économiques, sociologiques et sociaux. De telles analyses sont rares et les recherches et les formations en ce domaine régressent, mais on peut, sans attendre, lancer les analyses coût-avantage sur les gros budgets : formation, politiques sociales, subventions.
La dépense vivante est le produit de la décision délibérée, surchargée de la multiplicité d’éléments évoqués ci-dessus.
La traçabilité serait la recherche de tous ces éléments pour éliminer ceux qui peuvent l’être par la collectivité, ou par les modifications des textes en concertation avec ceux qui en connaissent les dysfonctionnements.
Cette démarche est pragmatique et complémentaire de celle plus globale et complexe de l’analyse coût-avantage.
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