Rien ne va plus entre les territoriaux et leur encadrement ! Malgré 56 % d’opinions positives, la confiance en la hiérarchie dégringole de 6 points.
Qualité des pratiques managériales, politique des ressources humaines, fluidité des décisions mais aussi clarté et cohérence des objectifs… Les piliers du management sont massivement dénoncés par l’ensemble des catégories (7 répondants sur 10 en moyenne), alors même que la bonne utilisation des compétences de chacun, la confiance en sa hiérarchie et la clarté des règles et procédures constituent les trois balises les plus attendues, tout spécialement pour 7 agents de catégorie C sur 10 !
La qualité du collectif – La frustration est donc de mise, et même si les jeunes sont naturellement plus enthousiastes (64 % des moins de 26 ans se sentent reconnus par leur hiérarchie, 70 % en apprécient la qualité relationnelle), la dégradation de la satisfaction au travail est continue au fil des âges.
Heureusement, il reste les collègues ! La qualité du collectif se fait rempart, 69 % trouvant en leurs collègues le premier des soutiens. Mais, attention, là encore au feu clignotant : la qualité de l’ambiance dans l’équipe perd 7 points en un an, attaquée par la fatigue, la morosité et, sans doute, la recherche de l’efficience.
Autant d’éléments qui invitent à réétudier rapidement le fonctionnement interne des collectivités, dont le manque de dynamisme est pointé par deux territoriaux sur trois (+ 7 points par rapport à 2012).
« Mieux valoriser la relation interpersonnelle »
La réaction de Jean-Marc Legrand, directeur de l’Inet
« Le paysage général dans lequel évoluent les collectivités complique diablement l’exercice managérial. La réduction imposée des dépenses laisse moins de place à ces projets spectaculaires (construction d’équipements, création de lignes de tramway…) desquels les agents pouvaient aisément et légitimement tirer reconnaissance et fierté.
Le gel du point indiciaire ne peut plus être compensé par une majoration du régime indemnitaire ou des avantages liés au temps de travail…
Autant de réalités qui pèsent évidemment sur le climat social territorial, quel que soit le management qui y est pratiqué.
Mais, si ces chiffres soulignent à l’évidence le désappointement des territoriaux à l’endroit de leurs managers, ils disent aussi – a contrario – leur formidable attente sur ce champ.
La bonne utilisation des compétences de chacun comme la confiance de leur hiérarchie s’arrogent la tête de leurs priorités. Et n’oublions pas que près de 7 agents sur 10 restent fiers de travailler pour leur collectivité…
C’est dire comme la relation interpersonnelle fait sens en ces temps de crise et d’incertitudes. Celle-ci doit donc être encore mieux travaillée et valorisée, dans un management plus explicite du projet politique conduit. Il faut aussi apprendre à mobiliser autour de l’amélioration qualitative du service au quotidien. »
La méthode de l’enquête
Réalisé pour la seconde année pour La Gazette par le cabinet conseil en relations humaines PRAGMA, le questionnaire a été proposé via Internet. Sans prétendre à la représentativité d’un sondage, ce baromètre donne une photographie de l’opinion des 4 600 agents qui ont spontanément répondu, tous statuts, secteurs et collectivités confondus. Afin de garantir la pertinence du résultat au regard du poids respectif de chaque catégorie, un redressement statistique a été opéré.
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Baromètre exclusif - Bien-être au travail : Les clignotants passent au rouge
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- Une fierté effritée, une reconnaissance en berne
- Le management remisé au coin !
- Des fonctionnaires territoriaux engagés, lucides et responsables
- Bien-être au travail dans la fonction publique territoriale : les clignotants passent au rouge
- Peu de pression mais une grande lassitude
- Marylise Lebranchu, ministre de la fonction publique : « Il faut une vraie réflexion sur la mobilité et les carrières»