« Un jugement sévère » qui n’était qu’un hors d’œuvre à une descente en flamme d’un projet de texte qualifié de «touffu, fratras, fourre-tout ». Et pire : « Anachronique et ringard. »
« C’est une occasion manquée », estime le président (PS) de Rhône-Alpes à propos du projet « qui n’est pas un texte de décentralisation de l’Etat vers les régions », mais l’expression » d’une « résistance centralisatrice ».
Résistance centralisatrice – « On a un texte bavard de plus de 200 pages, alors qu’il fallait une loi-cadre comme pour la loi Defferre, un texte d’orientation court et clair de 30 pages, décliné en projets de loi. »
Le président rhônalpin a cru déceler que son avis était aussi le sentiment du président de la République à Dijon : « L’exécutif n’est pas fier de ce texte », a estimé Jean-Jack Queyranne en espérant que le texte soit réécrit par le Sénat.
Il a précisé qu’il allait faire des propositions aux rapporteurs du texte qui comptent notamment Olivier Dussopt, député-maire d’Annonay (Ardèche), ex-jeune conseiller régional de Rhône-Alpes.
Sur le fond, les griefs sont nombreux, citons-en deux. Concernant les Métropoles, le président de Rhône-Alpes se déclare favorable à une « volonté de simplification positive », mais contre l’absorption des compétences économiques régionales.
« Sinon, on aurait un territoire en peau de léopard, on creuse les inégalités et on s’éloigne de la réalité territoriale». Il se félicite d’ailleurs d’avoir obtenu que la compétence économique métropolitaine ne figure pas dans le texte.
Et un autre concernant les départements : Jean-Jack Queyranne, qui « n’a rien » contre eux, condamne les nouvelles compétences accordées aux départements comme chefs de file (tourisme, numérique…), « totalement anachroniques et ne correspondant pas à la réalité des modes de vie ».
Marchandage – Enfin, le président de Rhône-Alpes condamne « la mauvaise méthode » qui a présidé à l’élaboration du projet : « Un texte fondamental comme celui-ci ne se fait pas à partir d’une concertation qui a ressemblé à un marchandage avec les associations d’élus, voire avec les organisations professionnelles de fonctionnaires. Ce marchandage a engendré un texte monstrueux ».
Cet article est en relation avec le dossier
Thèmes abordés
Régions