L’open data est utile aux développeurs, chercheurs, journalistes ou citoyens, mais aussi aux collectivités. Expliquez-nous.
Les collectivités sont les premières bénéficiaires de l’open data. C’est un outil de décloisonnement des services publics et d’amélioration des bases de données. Il favorise, de plus, l’innovation et le dialogue avec les acteurs extérieurs. C’est également un moyen de se mettre en conformité avec la loi du 17 juillet 1978 pour l’amélioration des relations entre l’administration et le public, texte qui impose de disposer d’un répertoire de données publiques (1) auxquelles les citoyens peuvent accéder. Désormais, ces derniers peuvent exercer ce droit facilement.
L’ouverture des données permet par ailleurs un meilleur fonctionnement des services…
Oui, des collectivités nous expliquent qu’elles ont ainsi mieux appréhendé leurs données. Rennes a découvert que sa base relative aux stations de vélo en libre service n’était pas à jour, les corrections des projets d’implantation n’ayant pas été intégrées.
Par ailleurs, ouvrir ses données peut permettre de rationaliser son système informatique, évitant ainsi que les données ne soient éparpillées. Dans certains cas, cela évite à différents services de tenir à jour les mêmes données ; dans d’autres cas, un service en trouve… qu’il ignorait être détenues par un autre service.
Enfin, les collectivités renverront de plus en plus souvent les citoyens demandeurs d’informations aux bases de données ouvertes. Au final, on aboutira donc, par ricochet, à des gains de temps et à des économies budgétaires. Rappelons que, en Grande-Bretagne, l’open data s’est développé à cette fin dans les collectivités.
Peut-on imaginer que, d’externes, les portails deviennent internes, eu égard à leur qualité ?
Les administrations anglo-saxones semblent développer plus rapidement une culture de la donnée en interne. In fine, les bases deviennent des outils décisionnels. A ce titre, force est constater que certaines villes françaises engagées dans des projets de « smart cities », ou villes intelligentes (2), ont malgré tout très peu de données à elles et de qualité. Il leur faut travailler à l’appropriation et à la qualification.
Certaines collectivités, comme le conseil général de Saône-et-Loire, ont commencé : les outils de visualisation de la plateforme sont ainsi utilisés par les agents qui n’en possédaient pas.
Libérer ses données, c’est également communiquer…
Les premières collectivités à avoir mis en place des plateformes (Rennes, Paris, Montpellier, Nantes) en ont tiré un grand bénéfice. A l’occasion de l’ouverture de ses données, Nantes expliquait n’avoir jamais été autant sollicité par les journalistes et les autres collectivités. L’open data est un véritable projet de communication dont l’intérêt est de développer des services et de mettre la donnée au cœur des territoires.
Cet article fait partie du Dossier
Open Data et réutilisation des données publiques : des promesses vertigineuses
Sommaire du dossier
- Ce qu’il faut retenir du projet de loi pour une République numérique
- Open data et collectivités : qui fait quoi, et comment ?
- Open data : « Le mouvement qui s’enclenche est inéluctable » – Axelle Lemaire
- « L’opendata est avant tout un projet organisationnel » – Laurence Comparat
- Mobilité : l’échange de données est-il gagnant-gagnant ?
- « Voir les données comme une infrastructure est un enjeu majeur de souveraineté » – Henri Verdier
- Une interco pionnière dans l’ouverture des données
- “L’open data par défaut ne pourra pas se faire sans médiation numérique” – Samuel Goëta
- Révision à la baisse de l’opendata dans les collectivités locales
- Open data, un nouvel élan pour le tourisme
- Libre accès aux données publiques : comment mettre en œuvre les nouvelles obligations
- Open data : comment réussir l’ouverture de ses données publiques
- En Nouvelle Aquitaine, l’observatoire Nafu affûte la connaissance du foncier grâce aux données publiques
- « L’open data ne devrait être qu’une des modalités d’ouverture des données publiques »
- Open data : l’Occitanie est un territoire-pilote
- Rennes construit le « service public métropolitain de la donnée »
- Quand les agences d’urbanisme se saisissent de l’open data
- Coopération public – privé et données : comment et pourquoi les collectivités doivent reprendre la main
- Le décret sur les données de référence, nouvelle pierre pour la généralisation de l’opendata
- Projet de loi Valter : un (tout) petit pas pour l’opendata
- Réutilisation des données publiques : des promesses vertigineuses
- L’open data, atout maître dans la course aux économies ?
- L’ouverture des données publiques en France reste perfectible
- Mobilités : les collectivités se rapprochent d’Uber, Waze et Blablacar
- La métropole, « bonne échelle pour développer le service public local de la donnée »
- Le fouillis des licences open data s’éclaircit [Fiche pratique]
- “Les données d’autorité restent un instrument de souveraineté”- Pascal Berteaud, DG de l’IGN
- Open data : le service public augmenté – Des données ouvertes de plus en plus cadrées
- Données publiques : une nouvelle économie des services publics en débat
- Les acteurs publics, gros acheteurs des données… publiques
- OaklandOpenBudget ou quand les citoyens se saisissent de l’Open Data
- Open data : quels coûts pour les collectivités territoriales
- Open data : le service public augmenté – 1. Cap sur la réutilisation
- Open data : le service public augmenté – 3. Des territoires riches de données
- Open data : le service public augmenté – 2. L’atout de la mutualisation
- L’open data, véritable voie de modernisation pour les administrations
- Open data et tourisme : un potentiel qui reste à transformer
- « Les collectivités, premières bénéficiaires de l’open data » – Claire Gallon, LiberTIC
- Open data : la transparence démocratique demeure virtuelle
- La FING, partenaire et centre de ressources
- Une évaluation sans concession mais lucide de l’open data en Loire-Atlantique
Thèmes abordés
Notes
Note 01 Toutes les données collectées dans le cadre d’une mission de service public, NDLR. Retour au texte
Note 02 Caractérisées par un développement urbain durable et une qualité de vie, grâce à une gouvernance participative, NDLR. Retour au texte