Lundi 25 février 2013, le sénateur (UMP) dénonçait « la lourdeur énorme » du « plan submersions rapides » (PSR), arrêté par l’Etat en février 2011. Ses griefs sont multiples : il s’en prend tout à la fois à la « multitude d’études coûteuses pour répondre à un empilement de procédures » (législation sur l’eau, Natura 2000, protection des sites, loi Littoral, etc), à « l’enchevêtrement d’échelons administratifs » et « de comités théodules » et à « la complexité des procédures, des échelons, de contrôle débouchant sur un allongement des délais insupportables pour la population qui ne comprend plus cette paralysie publique ».
« On n’arrive pas à faire bouger les lignes, déplore l’élu parlementaire. Et cela n’a rien à voir avec la couleur politique des uns et des autres. La lourdeur est énorme. A ce rythme, nous ne tiendrons évidemment pas le planning qui prévoit un achèvement des travaux en 2016. »
276 kilomètres de côtes en chantier – Le « plan vendéen de défense contre la mer », déclinaison locale du PSR, comporte 92 chantiers de protection et de renforcement des digues, répartis sur les 276 kilomètres de côtes, soit un investissement global de 96 millions d’euros financé par l’Etat via le fonds Barnier à hauteur de 40 %. Cette somme s’ajoutera aux 22 millions déjà dépensés au lendemain de Xynthia, en 2010, pour parer alors au plus pressé. Mais le département qui rassemble les différents maîtres d’ouvrage, déplore les « dédales de conditions à remplir pour obtenir le premier euro national de financement ».
Message entendu, semble-t-il, par le gouvernement. Dans un communiqué du 28 février, la ministre de l’Ecologie reconnaît que « la complexité des procédures environnementales et techniques » est « à l’origine des retards » pris pour la réalisation des travaux à L’Aiguillon-sur-Mer (Vendée), à Ars-en-Ré et au Port-des-Barques (Charente-Maritime). Bruno Retailleau se félicite de cette décision tout en réaffirmant trois propositions « concrètes et facilement applicables » :
- simplifier les procédures et les études « en une seule et même procédure globale » ;
- « rétablir la procédure d’urgence pour intervenir sur les ouvrages existants (sans rehausse) dont la vulnérabilité est avérée » ;
- faire du préfet « un interlocuteur unique de proximité pour l’Etat qui coordonne l’ensemble des administrations ».
Savoir rendre « des terres à la mer » – Un responsable de bureau d’études apporte, sous couvert d’anonymat, quelques bémols. « Si on écoutait la plupart des communes, il faudrait édifier des digues partout et à toute vitesse. Il y a des procédures, prévues par la loi, qui ne datent pas d’hier et qui nécessitent du temps. » Et il faudra bien, comme le préconise depuis des années le géographe Fernand Verger, savoir rendre « des terres à la mer » dans les zones très vulnérables, un défi tout autant financier que culturel. L’instauration des « zones noires » après le passage de Xynthia est un premier pas dans cette direction.
En Vendée, près de 700 maisons ont déjà été rasées. L’appel à projets lancé en 2012 par l’Etat intitulé « Relocalisation des activités et des biens » va dans ce sens : il est destiné à préparer les esprits à un « repli stratégique ». Une petite dizaine de sites pilotes ont été retenus. Il leur reste à faire école.
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