« Nous vivons une situation exceptionnelle, qui exige des moyens hors-normes », estime David Proult, maire-adjoint à l’Education de Saint-Denis. Pour preuve, il énumère les chiffres d’une réalité sociale et scolaire très en retard sur la moyenne nationale : « Nous accusons moins 10% d’élèves qui obtiennent le bac et le brevet par rapport à la moyenne nationale. Chez nous, seuls 0.97% des moins de trois ans sont scolarisés contre une moyenne nationale de 13%. Et depuis la rentrée, il est arrivé à plusieurs reprises qu’un millier d’élèves par jour n’aient pas classe, faute de remplaçants ». L’élu sydonien rappelle aussi le chiffre dénoncé par un rapport provisoire de la Cour des comptes en avril dernier : l’académie de Créteil reçoit 47% de moyens en moins par rapport à Paris.
Pas de « plus de maîtres que de classes » en 2013 – Quid des mesures prises par Vincent Peillon ?-« Je reconnais qu’il y a un inversement de la tendance, mais ces mesures sont clairement insuffisantes » assène l’élu. Et de lister : « Nous bénéficierons certes de 150 postes supplémentaires en septembre 2013, mais nous enregistrons dans le même temps une hausse de 1700 élèves ! Le « plus de maîtres que de classes » ne nous concernera pas en 2013. Et nous aurons à peine 15 postes en plus pour encourager la scolarisation des moins de trois ans… on atteindra peut-être même pas les 1% de scolarisation ! »
Réitérer le coup de gueule de 1998 – Pour alerter sur la situation et contrer ses effets délétères, les élus proposent, dans leur manifeste, un « contrat de législature » et un plan de rattrapage en 5 ans, pour remettre le « 93 » au même niveau que les autres départements, dès la rentrée 2013. Relais de la colère des parents d’élèves, les élus locaux espèrent réitérer leur « coup de gueule » de 1998, qui leur avait obtenu plusieurs milliers de postes et un plan de rattrapage.
Et si les moyens du gouvernement ne sont pas au rendez-vous ? « Le ministre doit dégager les moyens. Il peut réunir un collectif budgétaire extraordinaire, le gouvernement peut aussi réorienter sa politique économique. Ce serait tout de même incompréhensible que le département et la ville qui ont le plus voté en faveur de François Hollande restent le bec dans l’eau » déplore David Proult.
Mais depuis l’annonce publique du manifeste sydonien, les élus n’ont eu aucun contact avec le ministère de l’Education.
Références
- Rapport de la Cour des comptes
- Manifeste sydonien pour un plan de rattrapage scolaire
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