Le 15 février 2013, la communauté d’agglomération du Havre (Codah, 17 communes, 247 134 habitants) en Seine-Maritime a présenté les travaux qu’elle a dus engager en début d’année afin de restaurer les Bains des docks, pour anticiper une fermeture administrative pour raisons sanitaires dont risquait de la menacer l’agence régionale de santé.
7,38 millions d’euros – Des travaux pour une facture de 7,38 millions d’euros que la collectivité est obligée d’avancer, mais qu’elle compte bien faire payer aux responsables de la situation, après les conclusions de l’expertise judiciaire, complexe, en cours depuis juillet 2009 à sa demande.
En ligne de mire pour Jean-François Caux, directeur général adjoint de la Codah, les Ateliers Jean Nouvel, du nom de l’architecte maître d’œuvre. « A peine avions-nous inauguré les bains en juillet 2008, que les malfaçons apparaissaient, décollement de mosaïques et de carreaux de pâte de verre à l’italienne chers à l’architecte, murs fissurés…, générateurs de problèmes d’hygiène potentiels et de multiples fermetures ponctuelles du centre pour travaux. Avant d’en arriver aujourd’hui à une fermeture de 8 mois pour remplacer 10 000 m2 de mosaïque par des carreaux en grès à la trame de verre. »
Pour le directeur, le problème demeure que, malgré de nombreuses sollicitations, l’architecte n’a pas été capable d’apporter une solution technique pérenne à ces malfaçons, s’obstinant par exemple à ne pas revenir sur ses choix techniques « incompatibles avec la destination de l’ouvrage », et se contentant de stigmatiser les prestataires du marché de construction, qui pour les matériaux utilisés, qui pour les moyens techniques utilisés pour réaliser l’ouvrage.
Destruction d’œuvre architecturale – Pour Jean-François Caux, Jean Nouvel n’a pas assumé ses responsabilités de maître d’œuvre : « Il s’est révélé buté, borné et égocentrique, ne remettant jamais en cause son projet, ni lui-même. De plus, non seulement il est aujourd’hui aux abonnés absents pour nous, mais il essaie avec son assureur de mettre des bâtons dans les roues de notre choix technique, retenu après un appel d’offres sous forme de dialogue compétitif, pour remédier à la situation, en estimant que notre solution relève de la destruction d’œuvre architecturale. »
La Codah estime par ailleurs qu’il y a préjudice immatériel en termes d’image, les Bains des docks relevant de l’attractivité et du dynamisme du territoire. D’autant plus que le complexe aquatique a tout de même coûté 25 millions d’euros.
Plus de 300 000 euros depuis l’ouverture – Quant au gestionnaire en délégation de service public de l’équipement, il chiffre à plus de 300 000 euros depuis l’ouverture du complexe les pertes dues aux fermetures pour travaux liés aux problèmes générés.
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