A Creil (Oise), une pétition a été présentée lors du conseil municipal du 04 février 2013 contestant l’attribution du marché des livres de la médiathèque à la société SFL, une filiale de la Fnac. Les 800 signataires reprochent à l’équipe socialiste d’avoir préféré l’offre du géant du livre à celle d’«Entre les Lignes » son ancien fournisseur.
Selon eux, la perte de ce marché risque en effet de fragiliser l’un des derniers libraires indépendants de la région, le contrat s’élevant à 10 000 euros sur un an (renouvelable trois fois) :
«Nous avons appris avec colère et stupéfaction que la mairie de Creil avait retiré le marché des livres de la médiathèque à la librairie « Entre les Lignes », et ce, non pas au profit d’une autre librairie de proximité, ce que nous aurions tout à fait compris, mais d’un grossiste d’une autre région», s’indignent ainsi les pétitionnaires.
Coup porté au commerce de proximité ? – Accusé de porter un nouveau coup au commerce de proximité, Jean-Claude Villemain, le maire de Creil, se défend en expliquant que la proposition de la librairie ne répondait pas aux termes du marché, notamment au niveau du suivi des commandes par Internet. Pour l’élu, privilégier l’indépendant aurait dérogé au code des marchés publics où aucun critère de proximité n’est, selon lui, prévu.
Des arguments qui ne convainquent pas les habitués de la librairie locale, pour qui « cette réponse omet le fait que la collaboration entre la librairie et la ville s’est faite sans problème pendant des années, que ce soit pour les livres scolaires ou la médiathèque d’ailleurs. Elle omet également le fait qu’un appel d’offres peut tout à fait, en amont, être rédigé de sorte à favoriser la proximité et l’emploi local, et que la proximité de la librairie, précisément, rend inutile le suivi des commandes par Internet, critère qui semble fait exprès pour exclure les petites structures».
Offre technique jugée insuffisante – Faux, répond le maire, pour qui le dossier technique de la libraire «non seulement tenait en une feuille, mais comportait moins d’offres d’éditeurs avec 15 000 références pour Entre les Lignes contre 101 000 pour la SFL. Au bout de dix ans, la librairie pensait être en terrain conquis, mais un appel d’offres rebat les cartes».
Pas sûr cependant que les gérantes d’Entre les Lignes formuleront une nouvelle offre. Elles envisagent en effet de déménager à Beauvais où il existerait selon elle, une demande pour une librairie indépendante.
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