Lors de la dernière journée des 14e Assises de l’énergie, jeudi 31 janvier 2013, au cours de la table ronde « quels nouveaux pouvoirs aux collectivités territoriales pour réussir la transition énergétique ? », les collectivités (de taille diverse) ont toutes apporté des preuves de leur capacité de « faire »… Reste à orchestrer toutes ses bonnes volontés.
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L’énergie est « un de nos domaines de compétences à part entière, a réaffirmé d’emblée Michel Delebarre, sénateur-Maire (PS) de Dunkerque. « Laissez nous faire ! », a-t-il lancé. Dominique Gros, le maire (PS) de Metz, ne dit pas autre chose : « Qu’on ne nous impose pas le système jacobin à perpétuité ! (…) Il nous manque à présent la légitimité à mettre en cohérence tout ce que nous faisons déjà !».
Patrice Yung, président (PRG) de la communauté d’agglomération Seine-Eure estime que la compétence « Energie » doit « s’exercer au plus proche des gens ». « Si la commune ne se sent pas d’y aller, elle transfère la compétence à l’échelle supérieur, et ainsi de suite… Cela fonctionne bien pour l’aide à la pierre ».
Etre proche des gens pour réussir la transition énergétique est indispensable, ce qui rend nécessaire une « dynamisation locale », a rappelé de son côté, Jean-Marc Uhry, vice-président (PS) de Grenoble Alpes Métropole. Ont été plusieurs fois cités, comme des partenaires à ne pas sous-estimer dans la mobilisation pour la transition énergétique : les Espaces info énergie de l’ADEME, l’école et tout ce qui peut concourir à la mobilisation des habitants, voire à leur participation dans des projets de production d’énergie renouvelable…
Quel territoire pertinent ? – Les collectivités appellent de leurs vœux la création d’autorités organisatrices de l’énergie sur le territoire. Mais à quelle échelle ?
La région : du fait qu’elle s’occupe du Plan climat, qu’elle a une vision suffisamment large du réseau RTE et de ses fragilités ? « D’accord pour que la région soit un chef de file, mais pas un chef tout court ! », nuance Patrice Yung. Sauf que des départements ruraux, comme la Nièvre, jouent déjà ce rôle, via un syndicat très intégré.
Oui pour « renouer la confiance avec les territoires », a répondu la ministre du Développement durable et de l’Energie en conclusion des Assises. Mais l’Etat ne sortira pas du jeu. Au contraire. « Contrairement au Grenelle, nous n’allons pas seulement fixer les objectifs, nous allons dire comment on les atteint », a déclaré Delphine Batho.
Péréquation et différences tarifaires – Si chaque collectivité finit par devoir se débrouiller seule pour devenir autosuffisante énergétiquement, non seulement certaines auront plus de facilités que d’autres pour y parvenir, mais surtout, les habitants des territoires ne paieront pas l’énergie au même prix… « Il ne faut pas créer des déséquilibres sur le territoire », avertit Jacques Bucki, maire (PS) de Lambesc dans les Bouches du Rhône.
Cela ne choque pas le maire de Metz, ni celui de Dunkerque : après tout, les prix du logement sont également différents d’un territoire à un autre, disent-ils en suubstance. «Et la péréquation peut se jouer à l’échelle locale… entre villes et territoires ruraux à l’échelle du Scot » suggère Michel Delebarre.
Financement – Les élus sont diversement préoccupés par la question du financement de la transition énergétique. A Montdidier (Somme), tout se passe idéalement, en économie circulaire. Une régie produit de l’électricité grâce à 4 éoliennes permettant la baisse de la facture énergétique entre 5 à 7% et une partie du bénéfice est réinjecté dans l’économie locale. « Nous ne comptons plus sur l’Etat », lance Dominique Gros, maire de Metz.
Michel Delebarre ne voit pas de difficulté insurmontable : « On aura à revoir le système de financement : ce n’est pas une catastrophe…».
Anne Walryck, adjointe (UMP) au maire de Bordeaux, en charge du développement durable, rappelle tout de même que l’Etat doit continuer à soutenir financièrement les innovations locales.
Quant à Delphine Batho, elle s’en tient à rappeler que « la transition énergétique ne doit pas seulement être une contrainte, mais un investissement qui génère de la croissance verte (…) et que) chaque euro investi se traduira par le développement du secteur industriel».
Elle évoque tout de même l’étude d’un outil concret : un système de « tiers financement », avec la Caisse des dépôts, que lui a inspiré la toute récente Société publique locale de l’Energie Rhône Alpes, créée en décembre 2012 pour financer des travaux de rénovation thermique.
Produire local c’est l’avenir pour les zones rurales.Les collectivités locales et les citoyens ont une chance unique de travailler ensemble en produisant une énergie propre qui ne pollueras plus. Grâce à cette énergie nous accélèrerons le processus inverse de C°2.Je ne peux dévoiler comment car l’enjeu est de taille.