L’introduction des TIC au sein des collectivités locales, et des administrations en général, s’accompagne souvent de modifications organisationnelles : travail en équipe ou en réseaux, autonomie des agents, assouplissement des lignes hiérarchiques.
Par ailleurs, « en transformant les pratiques gestionnaires et les rapports entre l’agent et le public, l’e-administration redéfinit les identités professionnelles et les modalités d’exercice du métier des agents », note le CAS. Elle peut ainsi, aussi bien conduire à de nettes améliorations (travail facilité, voire enrichi, réduction du temps gestionnaire au profit du temps de contact avec le public), et accroître leur satisfaction au travail, que détériorer leurs conditions de travail (contrôle accru des tâches et des missions, isolement au travail), pouvant conduire à une certaine forme de résistance aux changements.
Associer les agents – Afin d’éviter que le deuxième scénario ne se produise, le CAS suggère dans un premier temps d’associer les agents à toutes les étapes des projets TIC, ce qui permet de s’assurer de la réussite de leur implantation et de leur appropriation à travers des échanges permanents.
Par ailleurs, le CAS recommande d’associer les directeurs des ressources humaines et du budget à l’élaboration des plans TIC et de débattre de l’évolution des métiers dans le cadre des projets liés à la condition du changement technologique.
Etant donné que les projets de déploiement des TIC s’inscrivent généralement dans des démarches plus vastes de conduite de changement, alors, « l’ensemble des acteurs du changement doivent être associés aux projets, afin d’apprécier les conséquences de ceux-ci sur l’évolution des missions, des métiers et des fonctions des agents et, des modifications organisationnelles qui en découlent », souligne le CAS.
Doper la formation – En outre, le CAS suggère d’améliorer les systèmes de formation et de valoriser les compétences des agents dans le domaine des TIC car la réussite d’un plan TIC doit beaucoup à l’effort consacré à la formation des futurs utilisateurs.
Il serait également souhaitable, selon le CAS, de valoriser les compétences liées aux TIC en introduisant un volet “TIC et compétences” dans le cadre des entretiens d’évaluation des agents.
Enfin, le CAS recommande d’assurer un pilotage transversal pour une coordination efficace de l’ensemble des services lors de la mise en place des plans TIC.
Plus les projets TIC et les changements organisationnels sont grands et plus les procédures de coordination deviennent importantes et complexes. En outre, l’évolution continue des technologies et de la communication peut favoriser l’émergence de nouvelles attentes des usagers, ce qui implique une réactivité importante de la part des administrations au travers d’un seul service assurant le pilotage de l’implantation des différents projets TIC.
Références
Quel est l'impact des TIC sur les conditions de travail dans la fonction publique ? - Note d'analyse du CAS, janvier 2013