Mais pour en arriver là, Jean-Louis Destans, le président (PS) du département n’a pas chômé. A l’origine, M-Real ferme son site en avril dernier, licenciant 330 salariés, malgré une offre de reprise de Double A pour la papeterie, d’une part, et de l’énergéticien français Neoen pour construire une centrale biomasse d’autre part.
Portage de l’opération par la collectivité – « En août dernier, je constate que vendeur et acheteurs ne s’entendent pas, résume Jean-Louis Destans. Je décide alors de négocier séparément avec chacun d’eux en leur proposant que la collectivité fasse le portage de l’opération. »
Une opération réussie puisque le département a pu racheter le site, après validation par l’assemblée plénière de la collectivité le 21 janvier. Pour le revendre, mais uniquement à Double A qui rétrocédera ensuite à Neoen le périmètre qui l’intéresse.
Bilan : la papeterie rouvrira en juin prochain et recréera sur le site 200 emplois.
Reproductible partout – Mais pour le président du conseil général, cette initiative, qui fait rêver nombre de politiques ou de salariés d’entreprises en difficulté, n’en fait pas pour autant un exemple reproductible partout : « Chaque cas de réindustrialisation est spécifique. Ici je suis intervenu parce qu’il y avait un vendeur et des acquéreurs avec des projets industriels, qui s’étaient simplement fâchés. Sans vrais projets industriels, je n’aurais pas intercédé. Cette intervention souligne l’intérêt de la clause de compétence générale pour notre collectivité. Sans elle, notre intercession, qui relève des domaines économique et aménagement du territoire, n’aurait pu se faire. Nous n’avons pas vocation à exploiter une entreprise. »
Clause de compétence générale – Côté financier, le département rachète l’ensemble du site et l’appareil productif à M-Real pour 22,2 millions d’euros et revend pour 18 millions d’euros à Double A le périmètre l’intéressant (50 hectares et la machine à papier) et celui promis à Neoen (15 hectares).
Le département vend ensuite pour 4,2 millions d’euros le reste du site, une quarantaine d’hectares en bord à quai sur la Seine, à l’Etablissement public foncier de Normandie.
Ce dernier aura mission de préparer ce périmètre au fort potentiel pour l’accueil d’entreprises.
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