Cette année encore, le Carrefour des gestions locales de l’eau (CGLE), dont la 14ème édition accueille quelque 7000 participants à Rennes les 23 et 24 janvier, fournit l’occasion au conseil régional de Bretagne d’exprimer sa volonté d’être un territoire d’expérimentation dans ce domaine.
Depuis de nombreuses années, la Bretagne met en avant la singularité de son territoire péninsulaire, qui en fait une entité hydrographique autonome, pour justifier ce droit. Mais alors que le dossier est rendu politiquement sensible par la polémique récurrente sur la qualité des eaux de surface et les pollutions aux nitrate, la région n’a pour l’instant reçu qu’une fin de non-recevoir de la part de l’Etat.
Construction collective- Toutefois, la situation pourrait changer rapidement, espère Thierry Burlot, le vice-président du conseil régional de Bretagne en charge de l’aménagement territorial et environnemental. « Nous attendons le projet de loi de la nouvelle étape de décentralisation avec attention et vigilance », explique-t-il à la Gazette des Communes. « Le territoire breton est totalement couvert de Schémas d’aménagement et de gestion des eaux (Sage) et nous comptons nous appuyer sur cette construction collective pour aller plus loin et mettre l’eau au cœur de nos projets».
Guichet unique – Aux yeux de l’exécutif régional, cette prise de compétence « eau » constitue un sujet majeur pour le développement économique et l’aménagement de la Bretagne. « Il s’agit d’introduire de la cohérence dans les procédures, pour clarifier et simplifier les initiatives », souligne Thierry Burlot. Il souhaite ainsi la création d’un guichet unique, garant d’une simplification et d’une ambition régionale, pour associer qualité de l’eau et développement économique dans une approche globale. La région revendique ainsi clairement un rôle de « chef de file », aux côtés des autres acteurs, notamment dans une logique intercommunale. « Il s’agit de coordonner le SAGE avec le SCOT et le PLU, car tous ces documents contribuent à l’aménagement du territoire », résume l’élu régional.
Opérationnel en 2014 ? – Dans les allées du CGLE, les débats sont bien présents entre les tenants de cette approche régionaliste et les défenseurs des –nombreuses- structures à vocation nationale qui interviennent sur ce sujet.
Le conseil régional de Bretagne, lui, espère que les textes qui seront présentés dans les prochains mois par la ministre de la réforme de l’Etat (et toujours conseillère régionale) Marylise Lebranchu, rendront cette expérimentation opérationnelle en 2014.
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