3è appel à projets TCSP – Si l’enveloppe de 450 millions d’euros annoncée par le ministre pour le lancement du 3è appel à projets TCSP correspond bien aux estimations du Gart en la matière, en revanche le projet d’augmentation de la TVA de 7 à 10 % pour les transports publics, qui devrait intervenir, après une hausse de 5,5 à 7 % par le précédent gouvernement, inquiète fortement le président Roland Ries.
Ce dernier considère qu’ « une telle hausse n’est pas le meilleur signe envoyé à l’ensemble du secteur des transports. »
Fonds d’épargne – Autre mesure très attendue par les autorités organisatrices de transport, la facilitation de leur accès au crédit. Là aussi, la création du fonds d’épargne de 20 milliards destinés à financer les investissements à long terme des collectivités territoriales, et centralisé à la Caisse des dépôts a été perçu comme une bonne initiative.
Mais, rappelle Roland Ries, « il conviendrait d’inclure dans le périmètre d’éligibilité des prêts non seulement les projets ferroviaires, mais aussi les TCSP, les plates-formes multimodales, sans oublier l’acquisition du matériel roulant ».
Transports ferroviaires en péril – De fait, pour Roland Ries, « il y a parfois loin de la coupe aux lèvres. A la veille de ce grand chambardement de l’Acte III de la décentralisation, nous devons dire que les financements des autorités organisatrices de transport ne sont plus assurés, et tout particulièrement dans les cas des régions qui sont littéralement étranglées par l’augmentation des coûts du système ferroviaire. Dans ces conditions, on ne saurait aggraver leur situation par des transferts de charge mal compensés, ne tenant pas compte des évolutions de trafic, ou en baissant leurs dotations globales de fonctionnement. »
Relance de la filière ferroviaire – En clair, et alors même que l’Etat entend lancer des mesures ambitieuses pour la filière ferroviaire française, (NDLR : annonce faite à Valenciennes le 11 janvier dernier), à savoir l’engagement dès cette année de 400 millions d’euros pour le renouvellement des trains d’équilibre du territoire (TET), réalisé par une filière qui emploie 21 000 personnes en France, sans oublier les 5 à 6 milliards de commandes potentielles TGV à l’horizon de 10 ans, le Gart ne cache pas son inquiétude à l’idée que les régions restent au bord de la route, faute de financements pertinents.
Ceci, alors même que la « French Touch » ferroviaire partirait à la conquête des marchés à l’export…
Augmentation du trafic TER – Car à en croire le Gart, le trafic TER a bondi de 8,4 % en 2011, et il faudra s’attendre à une hausse d’environ 7 % pour l’année 2012.
« Les chiffres sont là pour témoigner qu’en matière de mobilité, le transport public joue le rôle d’amortisseur de crise pour nos concitoyens victimes du renchérissement du coût des énergies fossiles. Mais ces chiffres nous permettent aussi de saisir l’importance centrale pour les autorités organisatrices – collectivités locales, mais aussi l’Etat, via les Trains d’équilibre du territoire – de pouvoir offrir le meilleur service public de transport », rappelle Roland Ries.
De nouvelles pistes à explorer – D’autres acteurs relaient ces inquiétudes. C’est le cas de la Fédération nationale des associations d’usagers des transports (Fnaut), qui réclame de son côté une amélioration du rapport qualité/prix du train, et milite pour une offre de services ferroviaires low cost, notamment Intercités, et TGV.
Enfin, l’Autorité de la concurrence s’étonne, dans son bilan 2012 qui vient de paraître, « que le transport interurbain par cars soit quasiment absent de l’offre transport en France, alors qu’il est très développé dans certains pays d’Europe à des prix plus avantageux que le train ».
Une absence dommageable, autant de points que Roland Ries ne manquera pas d’aborder le 31 janvier prochain, lors de sa prochaine entrevue avec le ministre Frédéric Cuvillier…
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