Le Premier ministre, accompagné du ministre délégué à la Formation professionnelle, Thierry Repentin, a visité lundi après-midi le centre de l’Association nationale pour la formation professionnelle des adultes (Afpa) à Caen, le plus ancien en France.
« Alors que le gouvernement précédent, par impréparation, laissait mourir l’Afpa à petit feu, mon gouvernement s’est mobilisé », a déclaré à l’issue de cette visite M. Ayrault, pour qui « l’existence même de l’Afpa était menacée ».
L’institution « a été soumise à la concurrence sans être armée pour y faire face, a souligné le Premier ministre. Elle a aujourd’hui besoin de fonds propres pour emprunter à moyen terme, financer sa refondation, et procéder aux investissements qui permettront la remise à niveau de son patrimoine. »
Jean-Marc Ayrault a ainsi annoncé que l’Etat souscrira une participation permettant de consolider le bilan de l’association : soit 110 millions d’euros en 2013.
Plus de la moitié du besoin de financement global – « Ce renforcement devra s’accompagner de la mobilisation des établissements bancaires, actuels ou futurs partenaires financiers de l’Afpa, pour financer l’exploitation et les investissements à venir de l’institution », qui forme chaque année environ 160 000 salariés ou demandeurs d’emploi.
« J’attends des régions qu’elles s’investissent plus avant dans la refondation de l’Afpa », a aussi indiqué le Premier ministre. La gouvernance doit également être « ajustée ».
« Au total, c’est un besoin de financement de près de 430 millions d’euros que l’Etat, les partenaires qu’il réunira et les banques devraient financer », a fait valoir le Premier ministre.
« Ces efforts de tous se prolongeront sur les années suivantes », a promis M. Ayrault, précisant ainsi qu’un effort équivalent de 110 millions d’euros sera de nouveau accompli par l’Etat sur la période 2014-2017.
Dans un communiqué de lundi, l’Afpa se réjouit de ces « 110 millions d’euros maintenant et 110 millions pour les trois années suivantes, couvrant ainsi plus de la moitié du besoin de financement global de l’Afpa pour les prochaines années ».
Des BEA dans deux régions – L’Afpa, qui gère environ 200 centres dans toute la France, aura aussi désormais la possibilité de gérer elle-même ces centres, dont l’immobilier appartient actuellement en grande partie à l’Etat.
Des baux emphytéotiques administratifs (BEA) doivent être conclus « dès les premiers mois de cette année » avec deux régions.
Le déficit de l’institution a atteint 75 millions d’euros fin 2012 et sa direction estime que l’Afpa (9 150 salariés actuellement) est menacée à court terme de disparition sans l’aide de l’Etat.
Les dirigeants de cinq organisations syndicales – CGT, CFDT, FO, CFTC, CFE-CGC – avaient ainsi demandé le 12 décembre l’intervention de l’Etat pour sauver l’Afpa, créée en 1949.
Pas de suppression d’emploi – Le chef du gouvernement a indiqué que des « mesures de réorganisation, de réduction des coûts de fonctionnement et de réduction des effectifs » seraient prises.
« Mais parce que la priorité du gouvernement c’est l’emploi (…), je prends l’engagement qu’il n’y aura pas de suppression d’emploi, de licenciement économique au sein de l’Afpa », a assuré M. Ayrault.
Thierry Repentin doit également s’exprimer à l’issue du conseil des ministres de mercredi 16 janvier, indique-t-on à son ministère.
Références