« On peut faire du développement sans porter atteinte à la biodiversité », affirme Edward Arkwright, directeur de la stratégie de la Caisse des dépôts et consignations (CDC), persuadé que l’institution financière publique saura « dépasser cet oxymore ». Laurent Piermont, président directeur général de la Société forestière (filiale à 100 % de la CDC), confirme : « Il est possible de concilier modernité et économie, d’une part, et respect des écosystèmes, de l’autre. » C’est précisément ce que devra démontrer la nouvelle « Mission économie de la biodiversité », pilotée par la Société forestière et présentée à la presse le 28 novembre à Paris. La Caisse des dépôts accordera 3 millions d’euros sur trois ans pour financer des recherches, études et prototypes développés au sein d’une mission « résolument orientée vers l’action », souligne Laurent Piermont.
Aménagements « à biodiversité positive » – La mission travaille ainsi avec la ville de Paris à la conception d’un « modèle de toiture végétalisée écologiquement fonctionnelle ». Avec le laboratoire Bioemco, elle étudiera, sur les trois prochaines années, les avantages de ces micro-espaces verts en termes de réduction du phénomène d’« îlot de chaleur », de rétention des eaux de pluie, d’isolation thermique et phonique et, bien sûr, de contribution à la biodiversité. « L’objectif est de clarifier le modèle économique de ces immeubles et de montrer leur viabilité économique aux concepteurs de bâtiments », explique Vincent Hulin, responsable de ce projet.
Autre exemple d’ «aménagement à biodiversité positive» : la création d’habitats marins artificiels, favorisant le développement de la biomasse. Cette solution technique s’adresse aux ports, au tourisme et aux énergies marines : à l’origine d’équipements impactant le milieu naturel, ces activités participeraient à la « création de valeur » liée à la biodiversité, du fait de l’accroissement des ressources halieutiques engendré par ces habitats, fait valoir Laurent Piermont.
La Caisse des dépôts doit rendre publique, mi-2013, sa contribution à la mise en œuvre de la stratégie nationale de la biodiversité. L’investisseur de long terme a par ailleurs signé, en juin dernier à la conférence de Rio sur le climat, la déclaration du capital naturel.