A Strasbourg, le départ de Ryanair après un arrêt du tribunal administratif de la ville annulant les aides directes à la compagnie irlandaise avait provoqué de vives émotions, d’autant que l’illégalité des aides avait été repérée par Air France, que les dirigeants de l’aéroport avaient accusé de torpiller le développement de l’aéroport.
Depuis, la question des aides directes aux compagnies low-cost a provoqué des débats partout en Europe. Pour faire redémarrer leur aéroport, mis à mal par le succès du TGV Est, les élus strasbourgeois ont déployé une stratégie couronnée de succès, notamment avec le retour de Ryanair : « La ville, la communauté urbaine (CUS), le département et la région ont investi 4 millions d’euros dans le rachat d’une part des taxes aéroportuaires, qui s’applique à tous les passagers de toutes les compagnies, ce qui a permis l’arrivée des low-cost mais aussi la dynamisation de l’offre d’Air France », explique Thomas Dubus, directeur de l’aéroport.
Des succès et une menace – « La stratégie est de favoriser le déploiement de nouvelles lignes sur l’aéroport et d’accroître ainsi sa fréquentation », explique la CUS.
Plus de passagers signifiant des taxes plus nombreuses, l’espoir est de voir le trafic atteindre 2 millions (1,08 million actuellement) d’ici quatre ans et rendre l’intervention des collectivités inutile.
La venue de Ryanair, qui annonce envisager un renforcement des liaisons annoncées en cas de succès commercial, voire d’ouvrir d’autres lignes, donne du crédit à cette politique, d’autant que la compagnie n’est plus présente sur Bâle-Mulhouse et que l’aéroport de Strasbourg bénéficie du soutien des élus mulhousiens, dans le cadre du pôle métropolitain.
En revanche, Air France continue de souffler le chaud et le froid : après avoir amélioré ses dessertes et surtout ses tarifs sur plusieurs lignes (comme Nice ou Toulouse), la compagnie est accusée de jouer un très mauvais tour à Strasbourg avec la fermeture annoncée de la ligne desservant Roissy-Charles-de-Gaulle.
Celle-ci devait intervenir en décembre et n’a été que repoussée à 2013, après les interventions conjointes des élus alsaciens et du ministre en charge des Affaires européennes, cette fermeture pesant négativement sur les capacités de desserte internationale de la ville siège du Parlement européen.
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