Les inégalités territoriales sont criantes, note le Centre d’analyse stratégique, qui insiste notamment sur l’orientation des jeunes ruraux et leurs possibilités d’accès au SPO. Les organismes d’orientation sont, d’une manière plus générale, trop peu connus du public.
Le Cereq s’était aussi penché en septembre 2011 sur l’orientation des jeunes ruraux et avait souligné, notamment, que « la probabilité d’une orientation vers la voie professionnelle est plus élevée en zone rurale, et ce une fois neutralisés les facteurs principaux d’orientation dans cette voie en fin de collège, comme le retard scolaire ou le moindre capital social ».
Plusieurs manquements – La dernière grande loi en matière d’orientation, celle du 24 novembre 2009(1), devait améliorer le système, en créant d’une part un service téléphonique pour tous, au niveau national, et d’autre part un portail internet. Mais le CAS souligne plusieurs manquements, comme d’autres avant lui.
Le nombre d’appels n’est pas à la hauteur des espérances (en moyenne 550 par mois entre décembre 2011 et septembre 2012), et le portail « Orientation pour tous » enregistre en moyenne 3 040 visites par jour (contre 3,4 millions de visites mensuelles sur le site de l’Onisep par exemple).
Le CAS insiste sur la profusion d’outils à la disposition des personnes souhaitant se renseigner sur une orientation ou une « réorientation » de leur carrière, et conseille d’encourager la signature de conventions en la matière.
Mieux associer les Oref – Il recommande notamment d’adapter les politiques d’orientation au contexte local, en associant mieux par exemple les observatoires régionaux de l’emploi et de la formation (Oref), afin d’améliorer la prise en compte des spécificités des bassins ou zones d’emploi (besoin en main d’œuvre, flux de demandeurs d’emploi, secteurs en reconversion, etc.).
La loi de 2009 avait aussi institué le principe de labellisation pour les organismes d’orientation, et là encore le Centre d’analyse stratégique pointe une inégale couverture du territoire.
Au 31 août, une centaine d’organismes sont labellisés, dans la moitié des régions de France seulement. Principales explications selon le CAS :
- un retard pris dans la publication du décret d’application – paru en mai 2011
- ainsi que « des résistances liées au contexte politique ».
En matière d’orientation en effet, de multiples acteurs cohabitent, se partagent les responsabilités et lancent parfois des initiatives chacun de leur côté. Il existe ainsi des offres régionales, telles que lesmetiers.net en Ile-de-France, des offres territorialisées et spécialisées sur des publics précis (monmetierdedemain.com en Alsace, pour les salariés en reconversion), cite notamment le CAS.
Le Centre d’analyse stratégique recommande donc – comme de très nombreux rapports avant lui – de clarifier le pilotage national du SPO. Un projet auquel devrait s’atteler le texte en préparation sur l’acte 3 de la décentralisation.
Un rapport de l’Inspection générale des affaires sociales et de celle de l’éducation nationale, qui devait être remis à la mi-novembre, est également toujours attendu…
Références
Notes
Note 01 relative à l'orientation et à la formation professionnelle tout au long de la vie. Retour au texte