« La balle est désormais aussi dans votre camp. » Le ministre du Travail, de l’emploi, de la formation professionnelle et du dialogue social a consacré une heure de son agenda pour assister à une table ronde du Congrès des maires 2012 sur « le maire, acteur de l’emploi et de l’innovation sociale et solidaire ».
Il avait des messages à faire passer. La tâche est grande en effet, 100 000 emplois d’avenir sont notamment prévus d’ici fin 2013. Michel Sapin a expliqué compter sur les maires « comme citoyens, car on n’a pas le droit de laisser les jeunes sans solutions ». Comme employeur aussi, et comme relais auprès des jeunes et des employeurs.
30 % pour les ZUS et les ZRR – La déléguée générale à l’emploi et à la formation professionnelle (DGEFP) Emmanuelle Wargon a en outre rappelé que toutes les communes sont éligibles aux emplois d’avenir, et que 30 % sont réservés aux jeunes en ZUS et en ZRR. « Nous avons réparti les enveloppes par région en fonction du nombre de jeunes non qualifiés », a-t-elle également souligné.
« 30 millions d’euros sont prévus dans le PLF 2013 pour dégager du temps et des ressources humaines aux missions locales pour accompagner les jeunes », a aussi souligné la DGEFP.
La répartition entre les régions sera précisée dans une circulaire qui doit paraître « avant la fin de l’année ».
Interrogée par un maire « d’un petit village du Cantal » sur une éventuelle disparition des autres contrats aidés, la DGEFP s’est voulue rassurante : « Il n’est pas question de les supprimer. Pour 2013, en plus de 100 000 emplois d’avenir, 350 000 contrats aidés sont attendus, y compris pour des jeunes. »
Intervenante de la table ronde, Agnès Roussel, adjointe au maire UMP de Saint-Lô, a recommandé de répertorier les contrats aidés en cours et de voir ceux qu’il est possible de pérenniser en emploi d’avenir.
75 % du coût salarial pris en charge par l’Etat – Sur la question du coût, l’Etat prend en charge 75 %, soit environ 500 euros à la charge de l’employeur. « Nous cherchons à faire en sorte que la formation soit payée par les financeurs de la formation. Une cotisation est notamment prévue pour le CNFPT par exemple. Et les régions sont en train de s’engager. Normalement, l’employeur n’aura plus rien à payer », a expliqué Emmanuelle Wargon.
« Pour compléter le coût, certaines collectivités départementales ou régionales peuvent vous aider », a aussi indiqué un peu plus tard Michel Sapin.
Le ministre a en outre annoncé « un meilleur fonctionnement de Pôle Emploi en lien avec les élus et les maires », qui va se traduire par « un redéploiement des moyens entre les agences ».
Il a également assuré que les directeurs territoriaux de l’institution auront « beaucoup plus de marges de manœuvre pour s’adapter en fonction des territoires, de l’offre, etc. ».
Redéploiement des moyens entre les agences – Michel Sapin a enfin insisté sur le fait que l’Etat a besoin des « éclaireurs » que sont les maires.
Il souhaite que ces derniers « incitent les entreprises qui connaissent des difficultés à se rapprocher des services de l’Etat sans attendre d’être prises à la gorge. Vous ne devez pas être seuls dans cette bataille contre le chômage », a-t-il voulu rassurer.
Références