- François Ségur, directeur du service arbres et paysage, Grand Lyon (69), Association des Ingénieurs territoriaux de France (AITF), co-animateur du groupe de travail Espaces verts et paysages.
- Renaud Large, en poste dans la fonction publique d’Etat, porte-parole du réseau Jeunes Communicateurs Publics (JCP).
- Joëlle Goepfert, directrice de cabinet et de la communication de l’AgglO Orléans Val de Loire (Loiret), représentante de l’association Communication publique.
- Jean-Pierre Moreau, président de la Mutuelle nationale territoriale (MNT).
« Nous entendons ce « plus de vert, moins de béton ! » »
François Ségur, directeur du service arbres et paysage, Grand Lyon (69), Association des Ingénieurs territoriaux de France (AITF), co-animateur du groupe de travail Espaces verts et paysages
La demande de « plus de vert » se ressent directement sur le terrain. Il n’y a qu’à voir les fortes réactions des habitants quand, dans une réunion publique, on discute de la nécessité d’abattre des arbres. Je remarque que les projets de création d’espaces verts sont toujours très fédérateurs.
À Lyon, l’aménagement des berges du Rhône a été très bien accueilli et les Lyonnais se sont vite approprié le projet. Actuellement, nous travaillons à la transformation d’une ancienne caserne, située en centre-ville, en parc (futur parc Sergent Blandan) et nous n’avons aucun doute sur sa fréquentation future.
Pour capitaliser davantage sur cette fonction fédératrice, il serait opportun que les villes décloisonnent davantage leurs services afin d’adopter une politique transversale. En effet, les habitants remarquent très vite quand il y a des interventions contradictoires. Par exemple, si, d’un côté, leur commune s’investit dans une action de protection de la nature, et que, de l’autre, elle adopte une pratique de déneigement qui n’est pas écologique.
En vingt ans, les villes sont passées d’une vision fonctionnelle – il faut tracer des routes – à une vision de l’urbanité où la nature a sa place. Il faut poursuivre ce mouvement pour proposer une nature proche et accessible à tous, par souci d’équité. La nature en ville n’est pas là que pour faire beau, elle a un rôle sanitaire, climatique et même social, en offrant de la détente et des loisirs gratuits.
D’ailleurs, dans un sens, je comprends l’appréciation négative des Français, relatée dans l’étude, quant aux éco-quartiers. Si l’éco-quartier n’est qu’une simple vitrine, un « show-room », c’est effectivement une situation frustrante. Mais s’il est conçu comme un laboratoire qui va permettre de diffuser des bonnes pratiques à l’ensemble du territoire, c’est une expérience positive.

« Répondre par une communication de proximité »
Renaud Large, en poste dans la fonction publique d’Etat, porte-parole du réseau Jeunes Communicateurs Publics (JCP)
Je réagis à l’évocation du « Small is beautiful » qui traduit l’attachement des Français pour l’échelon local, attachement réaffirmé dans cette enquête. Si les supports classiques de communication, comme le journal municipal papier, semblent toujours très appréciés, je pense que les médias sociaux – blog, page Facebook, site Internet-, peuvent jouer ce rôle de renforcement de la proximité. Dans mon cas personnel, je me sens toujours en connection avec ma commune d’origine, Charnay (69), où je ne vis plus, grâce à sa page Facebook.
Les médias sociaux permettent de passer d’une communication verticale à une communication horizontale, de la logique médiatique – faire parler de la commune et de l’élu – à une logique de guichets, qui donne cette information utile très attendue des administrés, comme on le voit à travers l’enquête.
« Une demande de transparence bien légitime »
Joëlle Goepfert, directrice de cabinet et de la communication de l’AgglO Orléans Val de Loire (Loiret), représentante de l’association Communication publique
Je comprends la demande de transparence exprimée. Les collectivités doivent dire ce qu’elles font et faire ce qu’elles disent. Et sans changer de style de communication en cours de route, une stratégie qui ne fait que perturber les administrés.
Cet effort d’explication, d’hyper proximité, fait, qu’en tant que communicants, on a souvent l’impression de rabâcher. Mais c’est ainsi que l’on défend efficacement un projet de territoire.
À l’AgglO Orléans Val de Loire, nous avons mis en place plusieurs services de dialogue direct qui nous permettent de répondre à des questions très précises, par exemple sur la gestion des déchets. Pour avoir une communication qui réponde aux attentes, qui sonne juste, il faut, bien entendu, qu’elle soit associée en amont des projets et pas seulement activée en cas de problème. Aux communicants, dont la formation et le positionnement a beaucoup évolué ces dernières années, de faire valoir ce rôle-clé.

« Enfin une image des agents territoriaux qui reflète la réalité ! »
Jean-Pierre Moreau, président de la Mutuelle nationale territoriale (MNT)
Les résultats de cette enquête sont, pour la Mutuelle nationale territoriale, et pour moi-même, ancien directeur général technique d’une collectivité, une source de satisfaction. L’appréciation qu’ont les Français des agents territoriaux me semble correspondre à la réalité de leur engagement et de leurs missions sur le terrain.
L’enquête, avec les très bonnes notes accordées, par exemple, aux écoles et aux crèches, met en valeur la nature sociale de leur travail. Même si je n’oublie pas que le poids de ce rôle social peut peser sur le bien-être des agents, en particulier quand ils sont soumis au stress et à l’usure.
Par ailleurs, les agents étant des Français comme les autres, on peut supposer que, eux aussi sont inquiets face à la menace de la désertification médicale ou au spectre du renoncement aux soins. En tant que mutuelle professionnelle, nous nous positionnons à leurs côtés. Pour revenir à l’enquête, je regrette juste que, du fait de l’échelle choisie, elle ne puisse pas rendre compte des conditions de travail dans les toutes petites communes, de la nécessaire polyvalence.

Cet article fait partie du Dossier
Opinion des Français sur l’échelon local : entre confiance et exigence
Sommaire du dossier
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