Pigeons, business angels, fonds de capital risque… : au-delà de leur appellation, les acteurs économiques ont tenu peu ou prou le même discours ce 13 novembre.
« Le gouvernement a fini par entendre nos voix. Il a dû composer avec la réalité économique » a résumé Anne Binder, fondatrice d’Administrance, lors du colloque organisé par le CNER et intitulé « Financements des PME : difficultés persistantes, solutions émergentes ».
Haro sur « l’armée mexicaine » du dév. éco. – Aux yeux des entrepreneurs, le pacte gouvernemental pour la croissance, la compétitivité et l’emploi, est un tout petit pas dans la bonne direction.
Après qu’Alain Tordjman, directeur des études, veille et prospective du groupe BPCE, ait annoncé une annus horribilis pour 2013, le propos a été parfois vif à l’encontre du gouvernement.
Bernard Cohen-Hadad, président de la commission financement de la CGPME, a qualifié de « tarte à la crème » le projet de banque publique d’investissement (BPI).
La version laconique du texte présenté le 17 octobre en conseil des ministres ne rassure pas les professionnels.
« Attention au syndrome de l’armée mexicaine, a mis en garde Bernard Cohen-Hadad. Des dispositifs publics pour les entreprises, il y en a déjà beaucoup. Il y en a trop. La BPI doit être l’occasion de regrouper. Il ne faudra pas non plus que cela se fasse au détriment des banques privées. »
Pour Anne Binder, l’urgence est de mise. « L’attente de la BPI n’est pas bonne. Les gens, sur le terrain, ne peuvent pas s’exprimer chez Oséo, CDC Entreprises ou devant le Fonds stratégique d’investissement. Ils voient leur action ralentie ».
Une agence de contrôle des investissements publics ? – Les représentants du monde économique se sont prononcés en faveur de la régionalisation de la BPI esquissée dans le projet de loi.
Ce qui ne les a pas empêchés d’adresser des mises en garde. « Il y a eu des expériences cuisantes et négatives des sociétés de développement régional » a rappelé Anne Binder.
Et Guillaume-Olivier Doré, président de Backbone Capital de prêcher en faveur d’« une agence de contrôle des investissements publics ».
« Chiche », lui a répondu en substance Charles de Courson, député-maire (UDI) de Vanault-les-Dames (396 hab., Marne). « La classe politique française est la plus arriérée d’Europe. Elle a mis 30 ans pour comprendre qu’on ne pouvait pas vivre à crédit, a-t-il jugé lors d’une intervention très politique. Maintenant qu’elle est au bord du précipice, elle commence à comprendre. La vieille thèse de la gauche dépensophile reflue. Pour favoriser les investissements publics d’avenir, il faudra maintenant taper dans les dépenses de solidarité. »
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