Avec 12 000 livraisons par jour, un centre-ville à structure médiévale, la circulation dans le centre-ville de Toulouse est, à certaines heures de la matinée notamment, mission impossible.
Priorité aux véhicules propres – En appui du nouveau plan de déplacement urbain, voté le 17 octobre dernier, la communauté urbaine Toulouse Métropole, a lancé en 2009 un chantier de remise à plat des pratiques de livraison en associant chambre de commerce, chambre des métiers et professionnels des transports (Fédération nationale de transports routiers, Fédération de transport et logistique de France).
Véritable code de bonne conduite, cette charte applicable depuis le 5 novembre dernier révolutionne les pratiques avec trois innovations majeures :
- le laisser-passer à tout véhicule électrique de moins de 3 m3 24 h sur 24,
- la limitation des livraisons par véhicules à moteur entre 9 h 30 et 11 h 30,
- et un créneau spécial pour les livraisons alimentaires entre 6 et 9 h 30 moyennant accréditation.
Enfin, l’ensemble des livraisons doit se faire expressément sur les aires de stationnement appropriées sans excéder 20 minutes.
« C’est un travail de longue haleine. Nous y travaillons depuis deux ans en concertation avec les professionnels qui ont participé activement à des groupes de travail par type d’usage : messagerie, transport de bouche, livraison à vélo… Un état des lieux a également été fait au préalable, notamment sur les aires de livraisons et leur utilisation. Avec cette charte, il s’agit non seulement de faire évoluer les comportements, en respectant plus les aires de livraison, mais surtout de changer la relation avec le véhicule à moteur polluant et peu adapté aux centres urbains denses », explique Bernard Marquié, élu à la mairie de Toulouse en charge de la circulation.
Vélos avec ou sans remorque, triporteurs… tous les véhicules de livraison non polluants sont les bienvenus dans le centre-ville de Toulouse.
La charte vise également in fine à inciter les professionnels à s’équiper de véhicules électriques. La mairie met en place une aide destinée aux entreprises de transports, d’un montant de 3 000 euros par véhicule, cumulable avec les aides nationales.
Plates-formes de livraison avant le dernier kilomètre
Le dispositif s’appuiera bientôt sur la création ou la transformation de plates-formes de livraisons en dehors de l’hyper-centre, permettant un acheminement par véhicules légers pour le dernier kilomètre.
Une première plate-forme de ce type à proximité de la gare Matabiau sera opérationnelle dans quelques semaines. La création de conciergeries, par rue, est également à l’étude.
Si le volet formation des chauffeurs est réalisé par les entreprises, la mairie valorise la démarche en distribuant des éco labels aux transporteurs et aux commerçants assidus.
La partie incitative du dispositif sera cependant bientôt relayée par un volet répressif. D’ici un mois, la police municipale verbalisera systématiquement le non respect des plages horaires, des temps de livraison ou l’occupation indue des aires de stationnement.
Le dispositif pourra néanmoins évoluer dans le temps. L’ensemble de la charte, en test pendant six mois, s’adaptera en fonction des usages et des critiques qu’en feront ses utilisateurs.
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