La guerre des pavés aura peut-être lieu à Bourges (Cher). Le maire, Serge Lepeltier (UDI), l’a en tout cas déclaré lors du dernier conseil municipal le 15 octobre, tout comme son adjoint aux travaux Pascal Blanc le 30 octobre.
L’objet du litige est délimité dans le centre-ville avec la réhabilitation achevée en début d’année de rues pavées. Mais les pavés médiévaux utilisés, arrondis, disjoints et difficilement praticables, ont provoqué une véritable bronca d’usagers et d’associations de handicapés.
Avis conforme – Le maire a donc affirmé qu’il se passerait désormais de l’avis de l’Architecte des bâtiments de France, avis conforme puisque ces rues sont situées dans le secteur sauvegardé de la ville.
Serge Lepeltier a même déclaré en s’adressant à l’ABF : « Elle n’a qu’à venir avec un fauteuil roulant, qu’elle essaye ! »
Mi-octobre, l’Association des paralysés de France a d’ailleurs manifesté dans le centre-ville pour dénoncer le pavage et le fait que « la loi sur l’accessibilité des handicapés de 2005 soit bafouée ».
Pascal Blanc, l’adjoint aux travaux, reconnaît que la ville « a fait une erreur » en demandant l’avis de l’ABF mais « maintenant, précise-t-il, on ne demandera l’avis de personne. Et s’il le faut, nous remonterons à l’étage supérieur jusqu’au bureau des ministres ».
Pavés « clivés » – La ville entend désormais utiliser des pavés « clivés », de fabrication plus récente, aux angles plus affirmés, aux joints plus réguliers et donc plus faciles pour la marche.
Mais pas question pour autant de dépaver les rues équipées de ces pavés peu carrossables. L’ABF ne s’est pas prononcée sur ce sujet. Elle s’est contentée de déclarer : « C’est le maire qui délivre le permis de construire, c’est lui qui paye. L’ABF, de par la loi, juge de la conformité des projets par rapport au règlement et au plan du secteur sauvegardé. »
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