« L’on nous enferme dans des débats techniques alors que la création de 15 à 20 000 nouveaux emplois est en jeu » assène Etienne Dugas, président directeur général du Groupe Marais instigateur de la future Fédération des Industriels des RIP. Le dirigeant de ce fabricant français de trancheuses dont la moitié de l’activité est consacrée à l’enfouissement de câbles en fibre optique, veut rassembler sous une même bannière toutes les entreprises impliquées dans les réseaux haut et très haut débits lancés depuis 2003 par des collectivités locales.
vec cinq autre co-fondateurs, il appelle donc à le rejoindre les câbliers, équipementiers, bureaux d’études, opérateurs de services, assistants à maîtrise d’ouvrage, génie civilistes, trancheurs, formateurs, intégrateurs… tous les métiers qui conçoivent, exploitent, construisent et commercialisent des services sur les 241 RIP recensés aujourd’hui en France . « Notre filière n’est pas organisée. Nous appartenons tous à des structures techniques ou des syndicats professionnels propres à nos secteurs respectifs, mais nous ne savons pas nous coordonner pour parler d’une même voix. Nous devons nous positionner en lobbyiste face au législateur et au régulateur car des décisions importantes pour l’avenir de notre filière vont se prendre dans les prochaines semaines ».
Des écosystèmes locaux qui fonctionnent déjà – En effet, ce discours était jusqu’à présent porté par les acteurs public locaux rassemblés au sein de l’Avicca et par les auteurs du mémorandum d’Aurillac qui multiplient les prises de parole pour faire valoir les modèles économiques mis en place dans leurs territoire.
« Aucune structure ne défend les RIP d’un point de vue industriel » ajoute Etienne Dugas. Et de faire valoir, la réalité d’une filière économique qui a contribué à la pose de 36000 kms de fibre optique et au dégroupage de 2000 NRA pour le haut débit ADSL, un patrimoine déjà estimé à 3,5Milliards d’euros. Des réseaux sur lesquels se connectent déjà 6600 entreprises et 29 000 services publics. Ces entreprises ont créé des emplois locaux et développés des savoir-faire dans la pose de fibre optique qui s’exportent déjà dans de nombreux pays. « Nous avons encore une avance en France dans la maîtrise du déploiement des réseaux en fibre optique, mais pour gagner à l’extérieur il faut gagner à la maison » poursuit-il.
Réunir 50 entreprises aux intérêts convergents – L’objectif de la FIRIP est de convaincre une cinquantaine d’entreprises de la filière d’adhérer lors de son assemblée constituante qui se déroulera le 6 décembre à 10h à la Maison de la Chimie à Paris.
D’ors et déjà, une vingtaine d’entre elles étaient déjà prêtes à adhérer dès le 25 octobre dernier à Durtal (Maine et Loire) au siège du groupe Marais, lors de la présentation des objectifs et ambition de la future Fédération.
Parmi elles, Covage, opérateur d’infrastructures de télécommunications et délégataire ou en contrat de service dans 19 RIP confirme sa participation « Nous adhérons sans hésitation, car c’est un moyen d’adresser un message fédérateur d’entreprises qui ont des intérêts convergents, au-delà des groupes techniques auxquels nous participons, il nous fallait une structure qui porte un message stratégique et sectoriel approuve Pascal Emond porte-parole du groupe. Nous amorçons un renouveau du monde des télécommunications et nous devons nous faire l’écho d’une attente locale car nous mettons en place dans les territoires délaissés par les opérateurs nationaux des écosystèmes qui fonctionnent ».
Priorités à exposer au gouvernement
La réunion du 25 octobre a mis en avant les priorités à exposer au gouvernement :
- Relancer le Fonds de soutien au Numérique (FSN) au point mort depuis mai 2012
- Mettre en place une garantie publique d’emprunts pour les acteurs privés souhaitant investir dans les RIP
- Participer aux travaux préparatoires de la feuille de route du numérique que le gouvernement présentera en février 2013.
- Représenter les industriels ayant optés pour les RIP au Conseil National du numérique
- Contribuer au développement d’une offre de formation et d’apprentissage des métiers qui interviendront sur la construction des nouvelles infrastructures.
- Définir de règles claires de suivi et d’engagement pour les projets des opérateurs privés qui souhaitent investir sur leurs réseaux en propres ou mutualisés.
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