Que vous apporte ce texte sur la résorption de la précarité ?
Dans notre collectivité, la gestion des ressources humaines se fait depuis fort longtemps avec une volonté politique claire : à un emploi permanent, un titulaire. Et pourtant, quand nous nous sommes penchés sur nos paies, nous nous sommes aperçus que nous avons aujourd’hui 350 titulaires parmi nos 430 agents ! C’est dire que les plans de résorption de la précarité précédents n’ont pas été suffisants…
Par ailleurs, nos précaires à nous, ce sont les prof de hautbois ou de clavecin, la quinzaine de remplaçants pour la crèche et les écoles. On en a besoin de ces gens-là, mais que peut on leur proposer d’autre que des CDD ou du remplacement ?
Ce qui me fait franchement enrager, en revanche, c’est de constater que cette loi ne contient rien pour notre quarantaine d’assistantes maternelles. Elles sont dans un « non statut », je n’ai donc aucune mobilité à leur proposer. Et elles sont tellement mal payées que nous peinons à recruter.
Selon vous, seul un changement du mode de recrutement ferait chuter la précarité « non structurelle » ?
Il ne faut pas se raconter d’histoires ! Un recrutement dans une petite collectivité nait d’un besoin, souvent pressant. Ce n’est pas un contractuel en CDD que le maire recrute, c’est une personne qu’il a choisie pour des tas de raisons.
Après, au DGS de se débrouiller pour faire rentrer ce recrutement dans un dispositif réglementaire. C’est comme ça que certains collègues se retrouvent à avoir à gérer des carrières à plusieurs vitesses.
Le principe d’accès à la fonction publique par concours est de plus en plus dérogatoire… Et c’est trop souvent au moment du départ d’un agent que l’on se pose la vraie question : on prolonge le poste et on titularise, ou on n’a pas vraiment besoin de ce poste et on le supprime pour faire des économies ? Et ce n’est pas la loi qui nous aide à faire ces arbitrages-là, mais notre travail en CTP pour la gestion prévisionnelle des effectifs…
Sur quels critères pensez-vous utiliser les dispositifs de CDIsation ou de titularisation ?
Il n’y a rien d’automatique, et mon « critère objectif » sera simple : il y a un poste de libre ou il y a nécessité de créer un poste … ou pas ! Parce que, si tel n’est pas le cas, un poste c’est 35 à 45 000€ annuels. Et vu le contexte budgétaire, sérieusement à l’économie, on ne peut pas faire n’importe quoi.
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CDI-CDD dans la fonction publique : les clés pour anticiper la titularisation
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