Réalisée avec l’institut de sondage Ifop, les résultats de cette enquête, qui reposent sur la vision croisée de Français et d’agents de l’Etat sur la fonction publique, montrent que tous souhaitent que le mode de recrutement tienne davantage compte des compétences métier, de l’adaptabilité, du savoir-être et de la motivation.
D’ailleurs, les fonctionnaires sont plutôt favorables à une fusion progressive des corps. Mais plus la catégorie est élevée, plus la part des « pour » diminue (catégorie C : 73 % ; B : 66 % ; et A : 63 % ).
Fusion des corps et logiques métiers
L’attente est également forte en matière de gestion individualisée des parcours de carrière, les trois quarts des agents interrogés estimant d’ailleurs qu’elle va se développer. Une tendance à laquelle 67 % d’entre eux sont favorables.
Mobilité espérée chez les cadres – Les fonctionnaires pensent en outre que l’on va attendre de leur part plus de polyvalence et de compétences managériales et 80% estiment que la logique métier va devenir prépondérante.
Ils sont également pour plus de mobilité, à 76 %, sachant que plus le niveau de responsabilité est élevé, plus cette attente est forte. « En parallèle, 83 % des fonctionnaires demandent un meilleur accompagnement de la mobilité et 8 % d’entre eux se déclarent motivés, mais déplorent le manque d’opportunités », précise l’étude.
Fonctionnaires d’Etat et mobilité
Evaluation défaillante – Les fonctionnaires anticipent, à 92 %, un développement de l’évaluation : s’ils sont 72 % à juger cette évolution positive, ils restent cependant critiques sur les critères retenus, jugés non pertinents.
Sur le plan de la politique de rémunération dans la fonction publique, les résultats peuvent surprendre : les Français la jugent « peu attractive », mais la grande majorité des intéressés considère leur traitement « plutôt bien adapté à leur situation de travail ». Ce degré de satisfaction varie cependant en fonction du niveau de qualification, puisqu’il est de 89 % chez les agents de catégorie A, de 62 % chez les B et de 56 % chez les C.
Les agents de l’Etat pensent également l’individualisation de leur rémunération est une tendance lourde, et ils sont globalement contre, avec, là encore, avec des nuances puisque 39 % des agents de catégorie A y sont favorables.
L’efficacité comme valeur de demain – De façon plus générale, cette enquête révèle que la perception des valeurs véhiculées par la fonction publique – laïcité, continuité de service, neutralité – est sensiblement la même que l’on se place du point de vue des citoyens ou des fonctionnaires. Même consensus sur des valeurs parmi les moins représentatives de l’administration : performance, transparence, adaptabilité et exemplarité.
Quant aux valeurs qu’ils souhaitent voir se développer au sein de la fonction publique de demain, les Français interrogés citent en priorité l’efficacité, la compétence et la performance, mais se montrent également attachés à la qualité, à l’écoute et à la continuité de service.
Les fonctionnaires envisagent aussi la prépondérance des notions de service et d’efficacité, tout en insistant sur l’importance de l’intégrité, de l’impartialité et de l’indépendance.
Les valeurs de la fonction publique, demain
A noter que l’étude reflète un manque d’optimisme général sur l’avenir de la qualité de service rendu à l’usager : 45 % des Français estiment que celle-ci va se détériorer (42 % envisagent une amélioration) et 57 % des fonctionnaires n’attendent pas d’amélioration, les agents les plus pessimistes à cet égard étant ceux de la catégorie B.
Références
Citoyens et fonctionnaires : Regards croisés sur l’image de la Fonction publique et du fonctionnaire, Deloitte, avec IFOP, octobre 2012