Avec une centaine d’emplois, le spécialiste des textiles haut de gamme Virtuose a bien failli passer à la trappe.
Plombée par une trésorerie défaillante suite à une année 2011 difficile, elle ne trouvait pas les financements nécessaires pour acquérir les matières premières et réaliser ses commandes. « L’entreprise est saine, avec un carnet de commandes plein », constate Armand Reinhardt, maire et conseiller général de la commune. « Le problème de l’entreprise aurait pu être résolu par d’autres. Banque, établissements financiers publics et privés, autres collectivités locales, l’Europe, l’Etat auraient été fondés à agir. Le constat est que ça n’a pas été fait et qu’il y avait urgence », résume l’élu.
Lease-back – Le conseil municipal de Hirsingue a donc choisi la formule « d’un outil-relais industriel sous forme de lease-back ». Autrement dit, la commune fait l’acquisition par ses propres moyens des machines de l’usine et l’entreprise s’engage à procéder au rachat différé. En cas de défaillance de l’industriel, une société de négoce d’équipements industriels se chargera de racheter le matériel.
La solidarité a redémarré – La commune de Hirsingue a pris soin de valider la pertinence de cette solution avec les services de la préfecture du Haut-Rhin, du ministère du Redressement productif et des banques.
Sur place, une idée fréquemment entendue souligne que la commune n’était pas fondée à mener à bien cette opération à la place des banques, mais qu’il n’y avait pas le choix : il fallait en urgence sauver une entreprise viable.
Reste à savoir ce qu’il adviendra si d’autres entreprises en situation analogue se présentent devant les mairies pour réclamer un montage analogue.
Cette perspective n’effraie pas le maire de Hirsingue, qui signale le retour de partenaires financiers vers Virtuose. « Nous avons enclenché un processus d’entraide et de solidarité. D’autres nous y rejoignent désormais », constate-t-il.
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