Strasbourg lève le moratoire sur l’installation d’antennes de téléphonie mobile et se dote d’une charte de bonne conduite avec les opérateurs. Le conseil municipal du 24 septembre 2012 a entériné ces deux mesures après plusieurs années d’hésitations : en 2006, la municipalité UMP avait décidé d’un moratoire à toute implantation d’antennes nouvelles pour répondre aux incertitudes planant à propos des conséquences sur la santé des rayonnements électromagnétiques.
Puissance des antennes existantes augmentée – En six ans, les choses ont de fait peu bougé, et les certitudes n’existent pas. Les « anti » rayonnements (l’association des Robin des Toits, notamment) ne désarment pas et continuent de diffuser des études indépendantes faisant état d’effets nocifs produits par les antennes.
« Pendant trois ans, nous avons mené une concertation qui a permis de dégager un consensus sur des aspects comme le plébiscite rencontré par les technologies ”nomades” ou sur la nécessité d’informer le public sans entrave. Nous observons également que le moratoire, face à la hausse énorme des besoins des usagers, a eu l’effet d’augmenter la puissance des antennes existantes, soumettant le public à des émissions d’ondes plus intenses », observe Robert Herrmann, premier adjoint au maire de Strasbourg.
Urgent : un cadre juridique – Pour ne pas signer de chèque en blanc aux opérateurs, la ville a néanmoins assorti la levée de l’interdiction d’implanter des antennes à la signature d’une charte, qui engage notamment les entreprises de téléphonie à diffuser un état des lieux détaillé des installations existantes, la réalisation d’études et de dossiers complets pour chaque installation nouvelle, la prise en compte des impacts sur des publics sensibles (écoles, maisons de retraite, etc.).
Un comité technique opérationnel et une commission consultative associant notamment des experts et des habitants est également constituée.
Ces dispositifs ont donné satisfaction aux opérateurs ainsi qu’aux milieux économiques, tandis que les alliés verts de la municipalité de Strasbourg et les associations opposées au développement des antennes font grise mine.
La ville fait aussi observer le grand paradoxe qui entoure cette question : « L’implantation d’une antenne et l’autorisation d’émettre incombe à 100 % à l’Etat. Mais c’est vers le maire que le public se tourne pour réclamer l’application de politiques de précaution. Nous réclamons une clarification juridique et notamment la mise en œuvre d’un cadre juridique précis », explique Robert Herrmann.
Pas sûr qu’il soit entendu, tant est grande la puissance des lobbys des télécoms que le flou actuel arrange bien.
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