Le risque est réel de voir l’enceinte fermer ses portes si l’équipe devait évoluer à la reprise du championnat en troisième division. La sanction remettrait en cause tout le modèle économique. Le Mans FC a présenté à la Direction nationale de contrôle de gestion (DNCG) un passif de trois millions d’euros. Une augmentation de capital d’un montant équivalent par ses actuels actionnaires dont le majoritaire, le président Henri Legarda, et la vente du siège pour 2 millions d’euros n’ont pas convaincu le 11 juillet 2012 le gendarme financier.
Les collectivités « sans cesse sollicitées » – Dès le lendemain, les trois collectivités qui ont participé au financement du stade sont montées au créneau. Dans une lettre adressée aux présidents de la Ligue et de la Fédération française de football, la ville, le département de la Sarthe et le conseil régional des Pays de la Loire demandent, dès lors que le club aura produit « des éléments complémentaires de consolidation financière », que les instances prennent en compte leurs efforts. « Nous sommes intervenus dans la réalisation du stade à leur demande, rappelle le maire socialiste Jean-Claude Boulard. Nous réclamons un jugement d’équité. La décision aura une valeur symbolique sur le lien de confiance entre les fédérations et des collectivités sans cesse sollicitées pour des équipements au profit de clubs sur lesquels elles n’ont pas la main. »
Le PPP plébiscité par le maire – Inauguré en janvier 2011, le stade de 25 000 places assises a coûté 104 millions d’euros financés dans le cadre d’une concession de 35 ans avec Vinci. La ville a apporté 31,48 millions d’euros (M€), le conseil général et le conseil régional 8,76 M€ chacun. Un accord de « naming » a également été conclu avec MMA : en contrepartie d’un chèque de 3 M€, l’assureur a obtenu qu’il soit baptisé MMArena. A cette facture initiale s’ajoute pour les quatre partenaires une contribution forfaitaire annuelle (sur dix ans pour MMA) de 1,332 M€ dont 1,032 M€ à la charge de la municipalité. Celle-ci supporte par ailleurs une clause « de l’aléa sportif » l’obligeant à verser au concessionnaire une indemnité si Le Mans FC ne joue pas en Ligue 1. Fixée lors de la dernière saison à 340 000 euros, elle a été révisée lors d’un conseil municipal fin juin à 450 000 euros dans l’hypothèse de son maintien en Ligue 2. Pour autant, Jean-Claude Boulard ne regrette rien du partenariat public-privé. « Vous imaginez si c’est nous qui l’avions entièrement financé, nous n’aurions plus de loyer. En même temps, aucun stade ne se construit aujourd’hui sans l’aide des collectivités. »
Trouver de nouvelles mannes financières – Dans les prochaines heures, le club va s’atteler à demander un nouvel effort à ses actionnaires, à vendre des joueurs et à trouver un terrain d’entente avec Vinci : ce dernier risque de devoir accepter de suspendre pour l’année à venir le versement des loyers du club (chaque match à domicile est facturé quelque 50 000 euros auquel s’ajoute un prélèvement de 15 % sur les recettes) s’ajoutant aux impayés de la saison écoulée.
Et la poisse poursuit décidément MMArena. Le concert de Johnny Hallyday qui devait s’y dérouler vendredi 13 juillet a été annulé en raison des trombes d’eau qui se sont abattues sur la pelouse en soirée. Dans le schéma initial, les grandes manifestations doivent générer 40 % des revenus de l’équipement? Là non plus, ce n’est pas gagné.
Thèmes abordés
Régions