L’agriculture biologique ressemble à un îlot épargné par la crise, à entendre les responsables de l’Agence Bio (le groupement d’intérêt public qui assure la promotion du secteur). En témoignent l’alignement de chiffres rendus publics le 1er juin 2012, à l’occasion du lancement de la quinzaine du « Printemps bio ».
Ainsi, le cap des 1 million d’hectares cultivés vient d’être dépassé fin mai et le nombre d’exploitations a progressé de 12,3 % en 2011 par rapport à 2010. Fin 2011, l’agriculture biologique occupait 3,5 % de la surface agricole utile (SAU) nationale. Ce taux dépasse les 6 % (objectif qu’avait fixé le Grenelle de l’environnement pour 2012) dans trois régions : Paca, avec 12,3 % de la SAU, Languedoc-Roussillon (9,3 %) et la Corse (6,7 %). Rhône-Alpes, l’Alsace et la Franche-Comté avoisinent ce seuil. La part des produits importés régresse à 32 % en 2011 contre 38 % en 2009.
Cantines : une portion modeste mais prometteuse – Le marché des produits alimentaires d’origine biologique représentaient l’an dernier plus de 3,9 milliards d’euros (TTC), soit un gain de 11 % par rapport à 2010 et un doublement comparé à 2007. Si ses achats pèsent encore peu (158 M€ HT, soit 4 % du marché), la restauration collective confirme son engouement pour les produits bios : 57 % (contre 4 % en 2006) des établissements les inscrivent au menu, ne serait-ce qu’occasionnellement. Le secteur de l’enseignement est le plus engagé (73 % de ses établissements consomment bio en 2012 contre 61 % en 2011), devant celui du travail (53 % contre 44 %) puis celui de la santé et du social (29 % contre 23 %).
Les produits bios sont servis de plus en plus fréquemment : 73 % de acheteurs en proposent au moins une fois par mois (58 % en 2011), 49 % au moins une fois par semaine et 17 % tous les jours. « Dans la restauration scolaire, les démarches les plus exemplaires combinent la consommation de bio dans les cantines et le soutien à la production locale », observe Elisabeth Mercier, directrice de l’Agence bio.
Un surcoût maîtrisable – D’une année sur l’autre, le surcoût reste stable (23 % en 2011) et sa maîtrise passe par des solutions désormais éprouvées : lutte contre le gaspillage, mise en concurrence des fournisseurs et groupement d’achat. Ce surcoût n’entrave pas la satisfaction des acteurs, qui atteint 86 % pour le personnel et 93 % pour les convives.
En 2013, les produits bios pourraient être présents dans 73 % des restaurants collectifs (79 % dans le secteur public et 84 des restaurants scolaires), pour une part des achats pouvant atteindre 17 % en moyenne.
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