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Le succès de la libéralisation des autocars longue distance en France se confirme de jour en jour. Mais les régions craignent toujours une concurrence massive sur les trains express régionaux (TER). Pour limiter les dégâts, certaines d’entre elles comptent bien employer les moyens à leur disposition, notamment pour les lignes de moins de 100 kilomètres.
Emmanuel Macron ne s’était pas trompé. Six mois après sa libéralisation, le succès du transport par autocar en France, prophétisé par le ministre de l’Economie, est au rendez-vous. Les chiffres parlent d’eux-mêmes. Au 15 décembre, « plus de 1 000 emplois ont été créés et au moins 500 000 passagers ont été transportés dans toute la France – à titre de comparaison, c’est trois fois plus que sur l’ensemble de l’année 2014 », se félicitait Bercy à la même date.
De même, avec plus 2 000 mouvements comptabilisés chaque jour sur les routes de l’Hexagone, les cars verts de l’Allemand Flixbus, rouges d’Isilines (Transdev), ou encore bleu blanc rose de Ouibus (SNCF) font désormais partie du paysage ...
Votre article aurait gagné à être complété de la vision d’un expert (en l’occurrence je travaille en Région et je sais de quoi je parle) : les cars Macrons sont actuellement, sauf rares exceptions, des circulations vides.
Les opérateurs ont lancé des lignes pour « tester » le marché: d’ici quelques mois ceux-ci vont donc constater que plus d’offre ne fait pas nécessairement plus de voyageurs. Il va donc y avoir une consolidation autour simplement des lignes qui marchent… et donc limiter considérablement la portée de cette loi.
Par ailleurs, même si dans certain cas le « privé » apporte du service, dans la majorité des cas il se positionner sur le OD rentables en concurrence directe avec les offres publiques qui elles répondent à un « service public » et donc à du cabotage dont on se passerait bien mais permet de desservir des gens.
Quand on pousse la logique, des cars SNCF vont venir concurrencer des trains TER financés par les Régions et exploités par SNCF. On accroit donc par cette loi les déficits publics d’exploitation des TER, des régions, et donc des contribuables.
Tout ça, pour, in fine (et à terme), 250 emplois de chauffeurs au smic améliorés.
Ca fait cher l’emploi. Et pour les experts: 500 KVoyages en 6 mois, vu le nombre de lignes déployées… c’est extrêmement faible.
Merci à la Gazette de bien vouloir s’informer avant de s’enthousiasmer sans réel fondements.
Cordialement,