Dans les coulisses de l’élection en Polynésie s’est donc joué une bataille autrement importante pour l’avenir de cette collectivité territoriale au statut particulier. Mercredi 15 mai, précédant l’affrontement à l’assemblée de la Polynésie française contre Oscar Temaru et Teva Rohfristch, le sénateur de 81 ans avait demandé un dernier report du vote au président de l’assemblée générale de l’ONU, en vain.
Peine perdu pour l’ami de Jacques Chirac, puisque la Polynésie française fait désormais parti d’une liste de 17 territoires dépendant pour la plupart du Royaume-Uni (Gibraltar, Malouines, Iles Caïmans, Sainte-Hélène) ou des Etats-Unis (Iles Vierges, Guam, Samoa américaines).
Une première assemblée houleuse – Le sénateur Gaston Flosse qui a remporté le 5 mai 2013 les élections territoriales et obtenu 38 sièges sur 57 à l’assemblée de la Polynésie française a nommé Edouard Fritch à sa présidence. Celui qui est considéré comme le dauphin de Gaston Flosse a modifié l’ordre du jour, pour faire voter le « vœu » que la Polynésie ne soit pas inscrite sur cette liste malgré les protestations des indépendantistes.
Les dix représentants indépendantistes dirigé par Chantal Galenon ont quitté l’assemblée laissant les 47 députés autonomistes – donc favorable à la présence de la France – remporter le vote. Les indépendantistes reprochaient « le retour de la dictature de Gaston Flosse ». Le nouveau président de l’assemblée a lancé à son prédécesseur : « Monsieur (Jacqui) Drollet, vous n’êtes plus le patron ici, c’est moi le patron ».
Les indépendantistes ont argumenté que le droit à l’autodétermination des peuples est un « droit sacré » et quelques 300 manifestants de l’UPLD d’Oscar Temaru se sont rassemblés jeudi soir devant l’assemblée. Ils protestaient également « contre le retour au pouvoir de l’élu le plus condamné de France ».
Un dauphin admirateur du général De Gaulle – Gaston Flosse a constitué son gouvernement le 17 mai 2013, avec son bras droit Edouard Fritch. Celui-ci a toujours accompagné le président Flosse dont il est le gendre. Diplômé des ingénieurs de la Ville de paris en 1961 et âgé de 61 ans, il débute en 1984 son parcours en tant que ministre de l’équipement du premier gouvernement Flosse.
Il cumule ensuite les portefeuilles ministériels, de la mer aux archipels, en passant par les télécommunications, l’emploi et les communes. Il devient vice-président en 1995 et est pressenti dès cette époque comme son successeur. RPR, puis sans étiquettes en 2012 et désormais rallié à l’UDI, il a été réélu deux fois député. Il a également été élu deux fois à la mairie de Pirae en 2000 et 2008.
Comme Gaston Flosse, Edouard Fritch a été mis en examen dans plusieurs affaires de détournement de fonds publics.
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